Sabalenka – Gauff : duel à distance, à Rome, pour la place de numéro 2 mondiale

“Je pense que moi, Aryna (Sabalenka) et elle (Elena Rybakina) sommes les trois meilleures du circuit, honnêtement. Elle (Elena Rybakina) a eu quelques blessures, mais à chaque fois qu’elle est en forme elle joue bien.”

Après sa défaite contre Elena Rybakina en demi-finale du WTA 500 de Stuttgart, Iga Świątek avait livré sa vision hiérarchique du circuit féminin devant les journalistes. Une déclaration à faire, sans doute, maugréer intérieurement Coco Gauff, numéro 3 mondiale derrière la Polonaise et la Biélorusse, mais devant la Kazakhstanaise.

De quoi, aussi, titiller possiblement son ego de championne et démultiplier sa motivation dans le but de faire mentir Świątek. Car, bien que la patronne du circuit soit loin d’être une de ses haters, l’Américaine aime prendre les doutes à son sujet comme nourriture pour son monstre intérieur.

Gauff, moins en forme que Świątek, Sabalenka et Rybakina en 2024

“Merci à ceux qui ne croyaient pas en moi”, a-t-elle déclaré après être devenue reine de l’US Open l’an passé, à 19 ans, en battant Sabalenka. “ll y a un mois, j’ai remporté un titre en 500 (Washington) et les gens disaient que je m’arrêterai là. Il y a deux semaines, j’ai remporté un titre en WTA 1000 (Cincinnati) et les gens disaient que je ne ferai jamais mieux. Trois semaines plus tard, je suis ici avec ce trophée. À ceux qui pensaient mettre de l’eau sur mon feu : c’est de l’huile que avez en fait mis sur ce feu, et maintenant je brûle vraiment très fort.”

Sur la forme récente, depuis le début de la saison 2024, les résultats des tournois majeurs donnent raison à Świątek. Sabalenka a remporté l’Open d’Australie et atteint la finale à Brisbane (WTA 500) et Madrid (WTA 1000) ; Rybakina s’est imposé à Brisbanne, Stuttgart (WTA 500) et Abou Dabi (WTA 500) en plus de finales à Miami (WTA 1000) et Doha (WTA 1000) ; Świątek a triomphé à Doha, Indian Wells (WTA 1000) et Madrid. Pendant ce temps, Gauff, si elle a gagné le WTA 250 d’Auckland, n’a pas fait mieux qu’une demi-finale à Indian Wells comme meilleur résultat dans les compétitions plus importantes. Elle est d’ailleurs 5e à la Race (classement sur l’année 2024), derrière ses trois rivales, et une Danielle Collins en feu pour sa dernière saison sur le circuit.

Néanmoins, au classement WTA, calculé sur 52 semaines glissantes, Gauff se rapproche de la deuxième place occupée par Sabalenka. Titrée à Madrid l’an passée mais battue par Świątek en finale la semaine dernière, la native de Minsk a perdu 350 points. Sa première poursuivante, elle, en se hissant en huitième de finale, soit un tour de mieux que l’en passé, a empoché 55 unités en plus. Résultat, avant le début des hostilités à Rome, Gauff, avec 7313 points, n’est plus qu’à 185 longueurs de Sabalenka (7498 points).

Les différents scénarios romains pour la place de numéro 2 mondiale

Si elle a sauvé son statut de première dauphine en se hissant en finale à Madrid, Sabalenka va de nouveau devoir se livrer une lutte à distance avec Gauff à Rome, du moins jusqu’à un éventuel duel possible uniquement en finale. Mais la Biélorusse débute avec un léger avantage sur l’Américaine. Très léger. L’an dernier, elle s’était inclinée dès son entrée en lice au deuxième tour, alors que Gauff était tombée au troisième.

En conséquence :

• si Gauff n’atteint pas, au moins, les demi-finales, Sabalenka est assurée de conserver sa deuxième place
• si Gauff va en demi-finale, Sabalenka doit atteindre les quarts de finale pour rester numéro 2
• si Gauff va en finale, Sabalenka doit l’atteindre également pour rester numéro 2
• si Gauff gagne le tournoi, elle est assurée de passer numéro 2

Un éventuel changement dans l’ordre mondial qui pourrait avoir son importance à Roland-Garros. La deuxième du classement WTA ne pourrait pas croiser le fer avec Iga Świątek, double tenante du titre et gagnante de trois des quatre dernières éditions, avant la finale ; la troisième pourrait avoir à ferrailler avec la native de Varsovie en demi-finales. En espérant y voir un carré d’as formé par les trois meilleures joueuses du monde – selon Świątek – et Coco Gauff.

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