Alcaraz : “Chaque fois que je frappe un coup droit, je pense à mon avant-bras”

Pour son tournoi de reprise à Madrid, où il a été battu en quarts par Andrey Rublev, Carlos Alcaraz a été plombé par un coup droit moins destructeur que d’habitude, en raison d’une gêne au bras toujours latente.

Carlos Alcaraz Madrid 2024 coup droit © Antoine Couvercelle / Panoramic

Personne, même Rafael Nadal, n’a jamais gagné le tournoi de Madrid trois fois d’affilée. Malgré son goût prononcé pour les records, Carlos Alcaraz, vainqueur en 2022 et 2023, ne sera donc pas le premier à accomplir cet exploit dans la capitale espagnole, où il a été éliminé ce mercredi en quarts de finale par Andrey Rublev.

Comme souvent au tennis, comme toujours en fait, il y a deux façons d’analyser ce résultat aux allures, néanmoins, de surprise. D’abord, en soulignant l’excellente prestation du Russe, plus percutant que jamais au service (surtout au service) et en coup droit. Mais aussi en relevant la prestation en demi-teinte de l’Espagnol, qui a fait ce qu’il fallait – ou plutôt ce qu’il ne fallait pas – pour laisser son adversaire dicter le tempo.

“Son tennis a été incroyable mais, de mon côté, je ne suis pas parvenu à le pousser dans ses retranchements”, a commenté le numéro 3 mondial en conférence de presse. “Or, un joueur comme Rublev, quand il est en bonne position pour frapper la balle, cela devient mission impossible de le battre.”

Alcaraz a livré une partie décousue, sans réel fil conducteur, avec des schémas tactiques trop souvent capillotractés et un nombre d’amorties encore supérieur à sa norme habituelle. Il ne fallait pas y voir le signe d’un désintéressement de sa part, mais bel et bien d’une gêne – au moins psychologique – toujours latente à l’avant-bras, celui-là même à cause duquel il avait déclaré forfait à Monte Carlo puis Barcelone et jouait donc à Madrid son premier tournoi de la saison sur terre battue.

“Je quitte Madrid avec un sentiment positif, mais je dois encore travailler pour être proche de mon 100% à Rome. je deciderais dans les prochains jours.”

Carlos Alcaraz

“Ici à Madrid, chaque fois que je frappais un coup droit, je pensais à mon avant-bras, à savoir si j’allais le sentir ou pas”, a-t-il par ailleurs confié. “Et c’est vrai qu’aujourd’hui, je le ressentais un peu plus qu’hier (lors de son succès contre Struff, NDLR). Après un match de trois heures, je me doutais que ce serait le cas. C’est pour cela qu’à la fin, je sliçais un peu plus en coup droit.”

Tout au long de son tournoi, le coup droit d’Alcaraz a d’évidence été beaucoup moins destructeur que d’habitude. Et l’impression visuelle est confirmée par les chiffres de Tennis Data Innovations, qui fournit les statistiques officielles de l’ATP. En témoigne cette comparaison :

  • Vitesse moyenne du coup droit d’Alcaraz à Madrid vs les 52 semaines écoulées : 111 km/h vs 119 km/h.
  • Spin moyen du coup droit d’Alcaraz à Madrid vs les 52 semaines écoulées : 2856 rotations par minute vs 3166 rpm.
  • Taux de coup droit d’Alcaraz dans le terrain à Madrid vs les 52 semaines écoulées : 79% vs 84%.

Au final, le coup droit de Carlos Alcaraz a été juste “normal”, avec un indice de qualité mesurée à 7.6 (sur 10) à Madrid, ce qui correspond à la moyenne générale du circuit, alors qu’il est d’ordinaire très au-dessus. A titre de comparaison, Felix Auger-Aliassime et Francisco Cerundolo, co-leaders des quarts de finaliste du tournoi dans ce domaine, ont un indice de qualité de leur coup droit mesurée à 8.8.

Avec trois victoires engrangées face à Shevchenko, Seyboth Wild et Struff, le bilan purement comptable de la reprise madrilène d’Alcaraz n’est pas pour autant catastrophique, loin de là. A la seule condition, néanmoins, que les choses évoluent dans le bons sens dans l’optique du Masters 1 000 de Rome, où il n’a joué qu’une fois dans sa carrière, l’an dernier, battu au troisième tour par Fabian Maroszan.

“Je quitte Madrid avec un sentiment positif au niveau de mon avant-bras, mais je dois encore travailler pour être proche de mon 100% à Rome, sans ressentir de douleur et sans y penser. Je vais décider ces prochains jours. Mais je pense que je sera OK pour jouer à Rome.”

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