Simon, sur sa collaboration avec Medvedev : “En Australie, j’envoyais toutes les tactiques”
Cette semaine, Daniil Mevdedev a annoncé l’intégration de Gilles Simon à son staff. Une collaboration ayant en réalité débuté dès décembre, comme l’a révélé le Français dans Le Figaro.
« J’ai connu Gilles (Simon) en 2018, 2019 quand je suis arrivé sur le circuit. Je pense que c’est le joueur avec lequel j’ai le plus appris sur le tennis, que ce soit par rapport à ce qu’il se passe sur le court ou en dehors. »
Fin 2022, alors que Gilles Simon enflammait le public de Paris-Bercy pour sa dernière danse en faisant valser Andy Murray et Taylor Fritz après des matchs épiques, Félix Auger-Aliassime avait mis fin à son épopée. Après le duel, le Canadien avait rendu hommage au néo-retraité en louant notamment sa science tactique.
Celle capable de “faire dérailler tous les joueurs”, comme l’avait souligné Richard Gasquet. Celle sous laquelle Rafael Nadal, Roger Federer, Novak Djokovic, Andy Murray, Stan Wawrinka, Juan Martín del Potro, Daniil Medvedev, Dominic Thiem, Lleyton Hewitt ou encore Andy Roddick, tous vainqueurs en Grand Chelem, sont tombées au moins une fois.
Il (Gille Simon) va nous apporter sa vision fine du jeu et des adversaires de Daniil.
Gilles Cervara
C’est notamment pour cette qualité, mais pas seulement, que l’un d’eux, Medvedev, a décidé de faire appel au surnommé “Gillou” pour l’accompagner sur les tournois en l’absence de Gilles Cervara. D’après nos informations Madrid, Paris-Bercy et Dubaï la semaine prochaine sont déjà actés avec la présence de Simon dans le box de l’actuel numéro 4 mondial.
“Il va nous apporter sa vision fine du jeu et des adversaires de Daniil”, nous a expliqué Cervara, au sujet du Tricolore ayant battu trois fois Medvedev en quatre rencontres. “Des choses nouvelles et différentes qui appartiennent à son expérience et ses qualités. Il va appuyer des choses qui sont déjà faites et dites avec Daniil depuis sept ans.”
Lui aussi stratège devenu roi dans l’art de transformer le court en échiquier pour jouer de mauvais tours à ses adversaires au point de les rendre fous, le Russe a, en réalité, commencé à bosser avec le Français depuis deux mois.
Je lui (Medvedev) avait expliqué comment jouer (contre Djokovic à Monte-Carlo en 2019). (…) Il s’en est rappelé.
Gilles Simon
“Daniil m’a contacté et m’a demandé si j’étais intéressé pour faire quelques semaines avec eux (Medvedev et son équipe) en 2024”, a révélé Simon lors d’un entretien accordé au Figaro. “(En 2019, avant qu’il affronte Noak Djokovic en quart de finale à Monte-Carlo) il m’avait dit : ‘Novak, tu en penses quoi ?’ Je lui avais expliqué comment jouer et il avait gagné (sa première victoire contre Djokovic, après trois défaites en autant de rencontres). Il s’en est rappelé, c’est pourquoi il a eu envie d’essayer avec moi.”
“Je travaille déjà avec lui depuis décembre, mais on n’a rien rien dit”, a ajouté l’ancien 6e de la hiérarchie planétaire. “En Australie, j’envoyais toutes les tactiques. Pendant les matchs de Daniil, j’envoyais des consignes à Gilles Cervara, qui transmettait, ou pas, en temps réel à Daniil (rires) ! C’est vraiment sur cette partie que je peux l’aider.”
“Par exemple, il m’a donné une liste de 16 joueurs qu’il n’aime pas affronter, et j’ai préparé 16 tactiques (rires)”, a-t-il continué. “Daniil est extrêmement fort tactiquement, ressent très justement ce qu’il faut faire, mais ça lui arrive, comme tout le monde, de se tromper. Parce que les émotions, parce qu’il est impatient… Donc j’essaye de lui expliquer, et je pense que ça lui plaît.”
Il (Medvedev) m’a donné une liste de 16 joueurs qu’il n’aime pas affronter.
Gilles Simon
En finale de l’Open d’Australie, érodé par les marathons qui ont jalonné son parcours – trois matchs en cinq sets, au premier tour puis en quart de finale et demi-finale –, Daniil Medvedev avait brillé, et surpris, tactiquement. En étant très agressif, avec de nombreuses montées au filet, pour rester dans des filières courtes.
De quoi mener deux manches à zéro contre Jannik Sinner, avant de devoir s’incliner, exténué, après une nouvelle empoignade en cinq rounds. Inévitable. Dans l’histoire, jamais personne n’a remporté un tournoi du Grand Chelem en gagnant quatre combats en cinq actes.
Et l’Italien est sans doute l’un des hommes pour lesquels Gilles Simon va devoir continuer à faire turbiner ses méninges afin de peaufiner des plans. Après avoir gagné ses six premières rencontres face au Transalpin, Daniil Medvedev a perdu les quatre suivantes. En l’espace de trois mois et demi, de la finale de Tokyo début octobre à celle de Melbourne fin janvier, en passant par une autre à Vienne et la demi-finale du Masters.