Un nouveau marathon, et Murray s’incline face au prometteur Mensik, 18 ans

31 août 2005, deuxième tour de l’US Open : opposé à Andrei Pavel, 31e mondial, Andy Murray, 122e, joue son 14e match sur le circuit principal, et remporte son premier marathon en cinq manches. Le lendemain, Jakub Menšík voit le jour.

Huit ans et demi plus tard, le tennis a réuni ces deux hommes de 36 balais et 18 printemps sur le court, pour un match épique remporté 7-6⁶, 6-7³, 7-6⁴ par le jeune Tchèque. En 3h23. Un duel historique à Doha, le plus long de l’histoire du tournoi ; une journée au bureau pour Murray, tant le Britannique a joué de parties aux longs cours durant sa carrière.

“Je suis sans mots, je ne sais pas quoi dire”, a déclaré Menšík, d’une voix posée et mature lors de l’interview sur le court. “C’est un joueur incroyable. Enfant, je le regardais à la TV, je l’ai vu gagner deux fois Wimbledon (en 2013 et 2016, en plus de son premier titre du Grand Chelem remporté à l’US Open en 2012). Malgré sa hanche en métal, il est toujours là, à rivaliser avec les meilleurs sur le circuit.”

Enfant, je le (Andy Murray) regardais à la tv, je l’ai vu gagner deux fois Wimbledon.

Jakub Menšík

“Si j’étais nerveux malgré mon calme en apparence ? Oui, absolument”, a-t-il répondu. “Le premier set avait déjà été compliqué en raison du vent, le tie-break n’a pas été d’une très bonne qualité, et j’ai eu un peu de chance à la fin. Dans la dernière manche, j’ai servi deux fois pour le match, et il est revenu. Je me suis dit : ‘Ce gars ne va rien me donner.’ Puis j’ai essayé de rester calme dans le jeu décisif. Je suis heureux d’avoir réussi à rester concentré.”

Par “un peu de chance à la fin (du premier jeu décisif)”, le joueur de 1,93 m a sans doute fait allusion à la première des deux balles de sets manquées par son adversaire. Alors qu’il était mené six points à quatre, il a vu l’ancien numéro 1 mondial envoyer une volée plus qu’à sa portée dans le filet.

De quoi déculpabiliser tous les Fernando Verdalcool et autres Roger Félerreur, joueurs du dimanche se flagellant à base de “MAIS COMMENT J’AI PU RATER ÇA ?!”. Après ce cadeau de Santa Andy, Menšík n’a pas perdu un point jusqu’à la fin du set.

MeNsik a mené 5-2, double break, dans le dernier set

Mais ça n’a pas suffi à désarçonner un esprit combatif de la trempe de l’Écossais. Dans le deuxième acte, le natif de Prostějov n’a eu aucune balle de break, et à dû en écarter deux pour parvenir à pousser jusqu’au tie-break, au cours duquel il a rapidement été mené 4-0 puis 6-1 avant de s’incliner 7-3. Face à un Murray habitué aux combats âpres et qui venait de remporter, au tour précédent, son premier match de l’année, l’affaire pouvait commencer à se corser pour le jeune loup. Il a continué à montrer les crocs.

Percutant du fond de court, capable de générer de la puissance en dégageant une impression de facilité, Menšík a mis à mal la “Murraylle” de Glasgow lors du dernier acte : 5-2, double break. L’histoire était bouclée, pensait-on alors. C’était oublier la carrière de Murray et ses innombrables retournements de situation. Menšík a perdu ses deux engagements d’avance, le deuxième sur un jeu blanc.

Bien que mené 2-0 dans l’ultime tie-break, le protégé de Tomáš Josefus, 14 aces au cours de la rencontre, n’a plus perdu un seul point sur son service et a pris l’avantage, 5-4, sur un passing de revers croisé. Confirmant le mini-break avec un service gagnant au corps qui a poussé son opposant à en taper sa raquette au sol, sans la casser, il a terminé grâce à une nouvelle première balle suivie d’un coup droit puissant, en allant vers le filet, que Murray n’a pu redresser pour réussir à le passer.

Mensik se rapproche du top 100, Murray quitte le top 65

Avant cette semaine, Jakub Menšík affichait un succès contre Dušan Lajović, 52e en Coupe Davis en septembre 2023, comme meilleure “perf'” sur le plan du classement. Sur le dur extérieur de l’ATP 250 de Doha, il s’est offert ses deux premiers membres du top 50 : Alejandro Davidovich Fokina, 24e, au premier tour ; et, donc, Andy Murray, 50e, ensuite.

Grâce à ce parcours, l’ancien numéro 2 mondial junior est devenu, après Shang Juncheng à Hong Kong en janvier et Dino Prižmić à Umag l’an passé, le troisième joueur né à partir de 2005 à se qualifier pour un quart de finale sur le circuit principal. Pour une place en demi-finale, il affrontera le vainqueur du duel entre Andrey Rublev, tête de série numéro 1, et Richard Gasquet.

En outre, le 116e joueur mondial se rapproche du top 100, pour être virtuellement 102e. Andy Murray, lui, finaliste dans la capitale du Qatar en 2023, va perdre 125 points et sortir du top 65.

Les autres rencontres du deuxième tour à Doha (ATP 250, Khalifa International Tennis and Squash Complex, dur, 1.395.875 USD, les résultats s’affichent du plus récent au plus ancien) :

• Gael Monfils – Zhizhen Zhang : programmé mercredi
• Andrey Rublev – Richard Gasquet : programmé mercredi
• Ugo Humbert – Pavel Kotov : programmé mercredi
• Alexei Popyrin – Hugo Grenier (Q) : 7-6 [3], 6-7 [8], 6-1
• Alexander Bublik (N.4) – Marton Fucsovics : 2-6, 6-3, 6-4
• Karen Khachanov (N.2) – Fabian Marozsan : 6-4, 7-5
• Emil Ruusuvuori – Christopher O’Connell : 6-3, 6-3

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