Les pépins physiques ont eu raison d’Alcaraz : Djokovic se qualifie pour la finale de Roland-Garros, sa septième à Paris
Le Serbe s’est imposé en quatre manches (6-3, 5-7, 6-1, 6-1) et s’est qualifié pour sa 34e finale en Grand Chelem.
C’était le scénario que tous les fans de tennis voulaient à tout prix éviter. Dans le match le plus attendu de la quinzaine, sans doute de l’année, Novak Djokovic s’en est sorti, comme souvent dans les grands rendez-vous. Mais cette fois, le Serbe a bénéficié d’une blessure subite de Carlos Alcaraz dans le deuxième jeu de la troisième manche pour se faciliter la tâche.
Sur un mauvais appui, l’Espagnol s’est blessé à la jambe droite et a souffert de crampes. Il n’a inscrit qu’un seul jeu après ce choc et s’est incliné en quatre manches (6-3, 5-7, 6-1, 6-1), ne pouvant plus se déplacer ou presque dans les deux dernières manches. Ce qui est encore plus terrible pour lui c’est que le joueur espagnol semblait, petit à petit, prendre le dessus sur Novak Djokovic.
Never doubt Novak 💪🇷🇸@DjokerNole gets the better of Alcaraz 6-3, 5-7, 6-1, 6-1 to reach a 34th Grand Slam final.#RolandGarros pic.twitter.com/fefJZKKMxn
— Roland-Garros (@rolandgarros) June 9, 2023
Le Serbe rentre un peu plus dans l’histoire avec une 34e finale en Grand Chelem. L’ancien numéro un mondial égalise le record de Chris Evert avec le plus grand nombre de finales jouées en tournoi Majeur dans l’ère Open. Grâce à cette qualification pour sa septième finale à Roland-Garros, Djokovic tutoie l’objectif pour lequel il court depuis plusieurs années désormais : un 23e titre du Grand Chelem pour devenir, seul, le joueur le plus titré en Majeur.
Un début de match poussif à l’avantage du Djoker
Si le match était le plus attendu pour les fans de tennis, il l’était encore plus pour les deux protagonistes qui sont entrés peu avant 15 heures sur le court Philippe Chatrier. La première manche a traduit la tension qui pouvait exister entre Carlos Alcaraz et Novak Djokovic.
À ce petit jeu là, expérience oblige, c’est le Serbe qui a pris le dessus en premier. Sur sa première balle de break, le joueur de 36 ans a pris le service de son adversaire dès le quatrième jeu de la rencontre. Malgré des jeux accrochés, des balles de débreak pour l’Espagnol et beaucoup de déchets dans son jeu, Djokovic s’est adjugé le premier acte sur sa deuxième balle de set (6-3)
Difficile à ce moment-là d’imaginer que la rencontre se terminerait en quatre sets avec ce scénario. Mais les deux joueurs donnaient l’impression de ne pas jouer leur meilleur tennis au même moment, de quoi donner un sentiment de déception pour les spectateurs.
La réponse d’Alcaraz et le combat lancé
La réaction du numéro un mondial était souhaitée, elle est arrivée dès la deuxième manche. Plus agressif, partant moins à la faute, Carlos Alcaraz a montré que sa qualité de déplacement faisait de lui le joueur le plus redoutable du circuit en ce moment. S’il s’est compliqué la tâche en laissant échapper un break d’avance et trois balles de set à 5-4, l’Espagnol a conclu le deuxième set sur un jeu blanc sur le service de Novak Djokovic.
À noter qu’à 4-3 dans ce deuxième set, le Serbe a usé d’un temps mort médical pour se faire soigner le coude droit. Difficile d’affirmer à 100% qu’il a été gêné dans cette manche mais cette pause médicale a été suivie d’un break pour son adversaire.
🇪🇸 VAMOS 🇪🇸#RolandGarros pic.twitter.com/Cxf3gGn7yi
— Roland-Garros (@rolandgarros) June 9, 2023
Ce deuxième set, qui a notamment vu Alcaraz réussir un point tout simplement fabuleux, a lancé le combat qui n’était pas encore vraiment évident à observer. Contrairement à la première manche, les deux joueurs ont livré leur meilleur tennis au même moment.
La blessure d’Alcaraz, encore difficile à identifier
Ce combat n’aura finalement duré qu’un set. Sur un déplacement anodin dans le deuxième jeu de la troisième manche, après 2h28 de jeu, Carlos Alcaraz s’est, semble t-il sur les images, bloqué la jambe droite. Dans la foulée, son incapacité à se déplacer est apparue de façon évidente. Le natif d’El Pamar a alors demandé l’intervention médicale alors que son jeu de service n’était pas terminé.
Problème : le règlement stipule que si un joueur a une crampe, il doit reprendre le jeu immédiatement. Cependant, il ajoute : “Si un joueur ne peut pas continuer à jouer en raison d’une crampe musculaire sévère, telle que déterminée par le physiothérapeute sportif et/ou le médecin du tournoi, il peut perdre le(s) point(s)/match(s) nécessaire(s) pour arriver à un changement de set ou à une fin de jeu afin de recevoir un traitement.” Carlos Alcaraz était au courant du règlement au moment où il a décidé de faire appel au médecin (selon l’annonce d’Aurélie Tourte, l’arbitre de la rencontre, aux spectateurs), qui a confirmé qu’il s’agissait de crampes à l’arbitre de la rencontre. Il a alors perdu son jeu de service pour permettre à son adversaire de mener 2-1, fait assez rarissime pour être souligné.
La suite de la rencontre a évidemment perdu de son intérêt tant l’Espagnol peinait à se déplacer sur le court. Malgré une sortie du Philippe-Chatrier à la fin de la troisième manche (perdue 6-1) et un léger mieux dans le quatrième set, Carlos Alcaraz n’aura jamais pu revenir dans le combat. Une défaite amère (la dernière manche sur le même score que la troisième) pour le numéro un mondial qui prouve encore que son physique reste son plus gros défaut.
Djokovic très fair-play à l’issue de la rencontre
Très sobre dans sa célébration de victoire, Novak Djokovic a eu quelques mots pour son adversaire après cette demi-finale, qu’il aurait imaginé beaucoup plus compliqué à gagner. “J’ai de la peine pour lui, je suis désolé. J’espère qu’il pourra se rétablir et revenir très vite. Je lui ai dit au filet qu’il savait à quel point il était jeune. Il a encore beaucoup de temps devant lui, alors il va gagner ce tournoi, j’en suis sûr, de nombreuses fois. C’est un joueur incroyable, un compétiteur hors pair et un homme très sympathique. Il mérite tous les applaudissements, tout le soutien. C’est difficile, évidemment, pour lui de ne pas savoir s’il doit abandonner le match ou le terminer comme il l’a fait.”
Avant d’ajouter que lui non plus n’était pas au top de sa forme physiquement : “Nous étions au coude à coude. Je pense que c’était un match assez équilibré, un set partout, puis cette chose est arrivée avec ses crampes dans le troisième jeu du troisième set et à partir de ce moment-là, c’était un match différent. Je pense que nous étions tous les deux à la limite de nos capacités physiques, pour être honnête, vers la fin du deuxième set. Je ne me sentais pas du tout frais.”
Le natif de Belgrade devra retrouver de la fraîcheur dimanche pour s’offrir le titre le plus important de sa carrière. Ce sera face à Alexander Zverev ou Casper Ruud.