Medvedev, sur Seyboth Wild : “S’il continue comme ça, il sera top 30 en fin d’année”
Après sa défaite contre Thiago Seyboth Wild au premier tour de Roland-Garros, Daniil Medvedev a loué les qualités du Brésilien.
L’empereur romain ne conquerra pas la Gaule. Vainqueur du Masters 1000 de Rome avant de débarquer à Roland-Garros, Daniil Medvedev, propulsé parmi les favoris du tournoi, s’est incliné dès le premier tour. Au sein d’un court Philippe-Chatrier transformé, par moments, en arène à l’ambiance digne du Colisée, le numéro 2 mondial est tombé. Défaite 7-6⁵, 6-7⁶, 2-6, 6-3, 6-4 après 4h15 face à Thiago Seyboth Wild, 172e du classement ATP et issu des qualifications.
“Il a été bon”, a déclaré le Moscovite en conférence de presse. “Je ne pense pas avoir si mal joué. S’il continue comme ça, à mon avis, il sera dans le top 30 en fin d’année. Même si la dernière fois que j’ai dit quelque chose comme ça à propos d’un joueur, ça ne s’est pas produit. Mais j’espère vraiment qu’il va garder ce niveau, sinon, je serai déçu. Pourquoi contre moi, aujourd’hui (mardi), et pas contre les autres (sourire) ?”
Il (Thiago Seyboth Wild) a été bon, je ne pense pas avoir si mal joué.
Daniil Medvedev
L’homme en question, à propos duquel Medvedev avait fait une prédiction osée ? Tim van Rijthoven. “S’il continue à jouer comme ça, il sera bientôt dans le top 10, mais nous devrons attendre de voir comment il gère”, avait-il déclaré après sa défaite 6-4, 6-1 en 1h05 en finale sur le gazon de ‘s-Hertogenbosch où le Néerlandais, alors 205e mondial à 25 ans, disputait son premier tournoi sur le circuit principal. Après avoir réussi un très bon Wimbledon – défaite en huitièmes de finale contre Novak Djokovic – “TVR”, désormais 157e, a peiné à confirmer une fois les pieds sortis de l’herbe.
Mais Seyboth Wild n’a pas eu la même trajectoire que van Rijthoven. Bien que méconnu du grand public, il n’est pas arrivé de “nulle part”. “Il a gagné l’US Open juniors, si je ne me trompe pas”, s’est rappelé Medvedvev. Bien vu, c’était en 2018, grâce à un succès contre Lorenzo Musetti. “S’il maintient ce niveau, il va avoir une vie bien meilleure : plus d’argent, de sponsors, et des grands titres. Mais pour ça, il doit montrer ce visage toute l’année, pas seulement une fois, sur le Chatrier. Mais je crois qu’il joue bien depuis le début de la saison, il a gagné quelques Challengers, donc peut-être qu’il est capable de le faire. On verra.”
En 2020, à 19 ans, Thiago Seyboth Wild était devenu le premier joueur né dans les années 2000 à remporter un titre ATP
Fin février 2020, tombeur de Casper Ruud sur la terre battue de Santiago du Chili, le Brésilien s’était révélé en remportant son premier – et pour le moment unique – titre ATP. De quoi devenir le premier joueur nés dans les années 2000 à soulever un trophée à ce niveau, alors qu’à cette époque, pour réussir cette performance, les attentes étaient portées sur Félix Auger-Aliassime, lui aussi venu au monde en 2000, ou Jannik Sinner, plus jeune d’un an. Seul hic, celui en qui le tennis auriverde s’était mis à espérer un successeur de Gustavo Kuerten n’avait jamais confirmé depuis.
Malgré sa capacité à concasser la balle avec son coup droit, son habileté à user de l’amortie, il n’a plus connu le moindre résultat probant pendant trois ans. Au point de se retrouver 418e de la hiérarchie planétaire à l’entame de la saison 2023. Mais depuis janvier, brique après brique, il s’est rebâti une confiance sur le circuit Challenger. Finaliste à Santiago du Chili mi-mars, en sortant des qualifications, il a enchaîné en triomphant à Viña del Mar la semaine suivante, puis à Buenos Aires en avril. De quoi retrouver foi en ses coups puissants et liftés.
Je ne sais pas si aimez manger de la terre, mais moi non (rires).
Daniil Medvedev
“Oui, c’était très dur avec le vent, surtout avec ces balles lourdes, mais ça fait partie du jeu”, a analysé Medvedev. “Selon moi, les joueurs qui – comment dire – utilisent beaucoup leur poignet pour frapper, comme Thiago (Seyboth Wild), Carlos (Alcaraz) ou encore Stéfanos (Tsitsipás), ont un avantage avec ces balles. Ils peuvent générer de la puissance avec facilité, capacité que je n’ai pas. C’est ce qu’il s’est passé aujourd’hui (lundi), il m’a fait beaucoup souffrir en contrôlant le point, surtout contre le vent.”
Globalement “croqué” à l’échange, forcé à subir, Daniil Medvedev a en plus mangé quelque chose de peu ragoutant à son goût. “Avec le vent, j’avais la bouche sèche, et pleine de terre battue”, a-t-il confié. “Je ne sais pas si vous aimez manger de la terre, mais moi non (rires). Il y a de la terre partout, jusque dans le sac, et les chaussettes sont bonnes à jeter à la poubelle. Donc je suis heureux qu’on passez au gazon. Même si, évidemment, je voulais rester plus longtemps à Paris.” Jusqu’au dernier dimanche de la quinzaine, pour pouvoir partir sur un veni, vedi, vici.