Du repos, des sets d’entraînement et des belotes : comment Richard Gasquet cultive sa longévité
“Il n’y a pas une minute où je ne fais pas quelque chose en corrélation avec le tennis” : Richard Gasquet explique comment, à 36 ans, il mène sa barque de 40e mondial sur le circuit avant de défier Stefanos Tsitsipas.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, Richard Gasquet est 40e joueur mondial, a remporté le tournoi d’Auckland en début de saison et va jouer le deuxième tour du Masters 1000 de Miami face à Stefanos Tsitsipas.
Si on lui avait annoncé pareil scénario l’année dernière, et plus encore il y a deux ou trois ans, il n’aurait pas cru aux deux premières affirmations. La dernière semblait toujours à sa portée mais ce qui change, par rapport aux deux saisons précédentes, c’est que le Tricolore se sent capable de gagner à nouveau ce genre de rencontres.
Ce regain de forme, inattendu ou non, Richard Gasquet le doit à un professionnalisme qu’il n’a jamais laissé filer : “Je pense au tennis 24/24, il n’y a pas une minute où je ne fais pas quelque chose en corrélation avec le tennis. J’ai besoin de ça pour être bien sur le court.”
On passe en revue tous les pans de son quotidien : toutes les cases sont cochées. “Au niveau diététique je fais toujours attention, mais je pourrais toujours faire mieux”, a commenté le principal intéressé après sa victoire en trois manches face à Christopher O’Connell (6-4, 3-6, 6-1) lors de son entrée en lice à Miami. “Je bois un peu de coca à Paris mais j’essaie de faire gaffe. Je me fais un petit plaisir sur la bouffe de temps en temps, sinon j’explose mais je fais gaffe. J’ai pas le choix”.
Le Tricolore n’avait plus gagné une rencontre à Indian Wells et Miami depuis 2016 et vient de signer la 596e victoire de sa carrière.
Les entraînements de Gasquet calculés à la minute près…
Son éthique de travail débute par… la capacité à ne rien faire en marge des voyages. Avant d’arriver à Miami, Richard Gasquet est passé par la case Challenger à Phoenix, où l’attendaient notamment de gros morceaux, tels que Matteo Berrettini, Diego Schwartzman ou encore Alexander Bublik. Le Tricolore s’est incliné en huitièmes de finale face à l’Américain Kovacevic. De quoi lui rappeler à quel point il doit être vigilant entre deux tournois et voyages.
“La je suis arrivé de Phoenix samedi. Je n’ai pas tapé le lendemain, 45 minutes lundi, 50 minutes mardi. Je ne joue quasiment pas entre les tournois parce que dès que je voyage, je mets trois jours à m’en remettre. Quand je voyage, le lendemain je ne peux rien faire, donc j’essaie d’être intelligent.”
Plus généralement, le Biterrois organise ses entraînements de la même façon, lui qui connaît parfaitement son corps avec des débuts professionnels en 2002, soit il y a 21 ans : “Je n’ai quasiment jamais autant joué sur le circuit. Même quand je suis à Paris j’essaie de m’entraîner, mais pas trop non plus. 1h45 de tennis par jour. Je m’échauffe 45 bonnes minutes, puis je joue à fond. À Roland-Garros, au Centre national d’entraînement (ndlr) je joue contre de bons joueurs, des Arthur Cazaux (218e mondial), Gabriel Debru (501e mondial) et je fais des sets de qualité mais jamais trop plus de 2 heures.”
… et une routine quand il ne joue pas au tennis
Adepte du football qu’il a toujours aimé pratiquer dans sa carrière, Richard Gasquet a compris à 36 ans, 37 dans un peu moins de trois mois, que certains hobbys devaient passer au second plan : “Je ne fais pas de golf, pas de foot, je dors tôt, l’après-midi je joue aux cartes, 4 heures de cartes (rires), je vais voir le kiné le soir et après je dors. Le tennis ne va pas durer éternellement, mais j’ai pris du plaisir cette année.”
Ce plaisir, il le donne aussi à ses plus grands fans qui, à la fin du mois de mars, l’ont déjà vu évolué dans neuf tournois différents. En 2022, à cette époque de la saison, il en avait joué six. En 2021, seulement trois.