“La nouvelle génération arrive” : Fils et Halys voient venir un renouveau du tennis français

Cela fait désormais plusieurs saisons que le tennis français sent son déclassement au plus haut niveau international. Aucun Français n’a fini la saison 2022 dans les quarante premiers mondiaux et depuis, l’US Open 2020, seuls trois d’entre eux sont parvenus en deuxième semaine de Grand Chelem (Mannarino et Monfils à l’Open d’Australie en 2022 et Moutet à l’US Open la même année).

Néanmoins, lundi prochain, huit tricolores seront dans le Top 70 (Gasquet, Bonzi, Lestienne, Mannarino, Halys, Rinderknech, Moutet et Barrere), Ugo Humbert sera 85e et semble dans une meilleure forme que la saison dernière et la nouvelle génération, âgée de moins de 21 ans, commence à se montrer grâce à Arthur Fils.

Les Français veulent se tirer vers le haut

Quentin Halys, désormais 70e à 26 ans, sent que les choses bougent :

“Ce qui est cool c’est que comme les Américains, on est en train de créer une dynamique positive pour le tennis français, on va se tirer tous vers le haut” a-t-il indiqué après sa victoire contre Davidovich Fokina à Montpellier. “On va pouvoir mieux s’entraîner entre nous, vu qu’on va être meilleurs et ça c’est une vraie force qui a probablement été un petit peu perdue.”

Les Américains sont, eux, onze dans le top 70.

“Lorsque je suis arrivé au CNE (Centre National d’Entraînement)”, poursuit Halys, “il y avait pleins de joueurs très bien classés et faire des entraînements avec eux nous poussait vers le haut et je pense qu’on est en train de recréer cette dynamique et c’est bien de voir des jeunes qui vont nous empêcher de nous endormir et continuer à progresser.”

Parmi ces jeunes, Arthur Fils qui a battu Halys en quarts de finale du tournoi Héraultais. Avant la rencontre, le joueur de 26 ans avait déjà des mots très élogieux pour son jeune compatriote.

“On s’entraîne souvent ensemble au CNE, je le connais bien, c’est un super joueur qui a plein d’avenir, qui va monter très vite, très haut. De mois en mois, il progresse énormément, je pense qu’il va être très très fort, ce qu’il faisait l’année dernière, il le fait mieux maintenant et le fera mieux à l’avenir. C’est un joueur qui a un niveau de jeu top 100 tous les jours, facilement.”

La jeune génération français prête à prendre le relai

Fils a également évoqué la jeunesse française après sa qualification pour les demi-finales.

“Le tennis français commence à bien se porter, la nouvelle génération va arriver avec Luca (Van Assche), Giovanni (Mpetshi Perricard), Sean (Cuenin). Il y a plein de bons joueurs, ce n’est qu’une question de temps.”

Arthur Fils, Luca Van Assche, Giovanni Mpetshi Perricard et Sean Cuenin ont tous été demi-finalistes de Roland Garros junior en 2021.

Il a ensuite été demandé au joueur originaire de l’Essonne s’il se sentait comme la locomotive de cette génération :

“Plus ou moins oui. Je vais faire mon truc de mon côté, on verra si les autres vont suivre, je l’espère pour eux, je l’espère pour nous, je l’espère pour la France.”

En plus des noms déjà évoqués, Arthur Cazaux (20 ans) et Clément Chidekh (21 ans), ancien numéro 1 en NCAA, font tous les deux de très beaux début de saison également. En 2023, ils ont respectivement déjà gagné 153 et 230 places et sont désormais 229 et 409e mondiaux.

Mais les plus anciens n’ont pas dit leurs derniers mots

Mais les joueurs nés avant 2000 sont aussi dans de bonnes phases de leurs carrières comme l’a rappelé Halys.

“Ben (Bonzi) a fait un bon résultat à l’Open d’Australie, Richard est encore 40-45e mondial, Mannarino est très bien classé donc même les plus anciens, si je peux me permettre, jouent encore très bien, avec tout ce groupe de joueurs, on va, je l’espère, continuer à progresser, faire des bons résultats et faire en sorte qu’aller en Coupe Davis redevienne très compliqué. Ce doit être une source de motivation et que ça nous pousse au quotidien à nous entraîner très dur.”

Preuve de cette concurrence et de ce niveau proche entre les Tricolores, trois joueurs ont déjà été numéro 1 français cette saison, Arthur Rinderknech, Richard Gasquet et Benjamin Bonzi. Un statut qui peut évoluer chaque semaine, preuve étant Grégoire Barrere et Adrian Mannarino pourraient l’être lundi prochain s’ils venaient à remporter le tournoi dans lesquels sont en course, Montpellier pour Barrere, Dallas pour Mannarino.

Cette place de leader du groupe France est un objectif pour Quentin Halys qui ne se fixe, lui aussi, que peu de limites.

“C’est un objectif mais je ne maitrise pas le classement des autres. En terme de classement, je veux monter le plus haut possible, si je peux finir l’année 20e je ne me l’interdis pas, je ferais le maximum pour passer le plus de temps sur le circuit principal.”

C’est dans cet environnement que Gaël Monfils, celui qui a souvent été le meilleur Français ces cinq dernières années, va faire son retour la semaine prochaine à Rotterdam après six mois d’absence.

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