“Le problème, c’est la tête”, épuisé mentalement, Paire pense à arrêter sa saison 

6-0, 7-6, 6-0, Benoit Paire est resté sur le court 96 minutes face à Cameron Norrie au premier tour de l’US Open avant de regagner les vestiaires sur une nouvelle défaite, la 22e de la saison. Le Français n’a été que l’ombre de lui-même, sauf dans le deuxième set où il a mené 5-3 avant de craquer et de céder au tie-break. 

En juillet dernier, lors d’une interview accordée au média en ligne français Brut, Benoit Paire s’était confié sur sa dépression. Ce mardi, dans ses propos relayés par le journal L’Equipe, le Français explique que son blocage mental est toujours là et l’empêche de prendre du plaisir sur un court de tennis. 

« C’est juste la tête qui n’est pas là. Ce n’est pas une question de tennis, sinon je ne mènerais pas 5-3 contre Norrie qui est un mec solide. Le problème c’est la tête. On le voit encore dès que c’est un moment important, je ne suis pas bien, j’ai du mal à respirer, je fais des doubles fautes… C’est quand même mon arme le service et je me retrouve à faire quatre doubles fautes dans le tie-break. Je vais partir un peu et prendre du temps pour moi. »

« J’espère retrouver un jour une motivation, un truc qui va me faire aimer le tennis, retrouver le goût de me battre, d’aller en compétition, de voyager. Pour l’instant, je suis le plus heureux quand je suis chez moi et le plus malheureux quand je suis en tournoi. C’est le résumé de ces deux dernières saisons difficiles dans la tête. »

Paire ne sait pas s’il va continuer à jouer 

Présent dans le Top 100 depuis 2015, Benoit Paire l’a quitté début août après une défaite dès son entrée en lice à Atlanta. Désormais 175e joueur mondial, le Français ne pourra pas disputer les plus grands tournois du monde avec ce classement, ce qui pourrait jouer sur sa motivation, qu’il peine déjà à retrouver. Épuisé mentalement, Paire ne sait pas s’il va reprendre la raquette cette saison. 

« Je ne suis pas sûr de continuer la saison, peut-être arrêter là et je verrai si je reprends l’année prochaine. Pour l’instant, j’ai besoin d’un peu de repos. Je me suis engagé avec Rennes, mais il faut que je coupe vraiment. Ça me dégoûte un peu d’être sur le court. C’est aussi les voyages. Le confinement a révolutionné ma vie. J’ai aimé ce côté-là, être chez moi. J’ai vraiment passé du bon temps. Retourner sur le circuit, les voyages, ça devient très difficile, surtout quand je ne prends pas de plaisir sur le court. »

« Je ne dis pas que c’est la dernière fois qu’on me voit en Grand Chelem. Si je retrouve la motivation et l’envie, je pense que le tennis est toujours présent. À l’entraînement, je me sens très bien. Si la tête veut bien revenir, ça reviendra très vite. Je ne dis pas que c’est fini, mais dans ces conditions, c’est difficile de se projeter. C’est une saturation. Si la tête revient, je sais que je serai un bon joueur de tennis. »

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