L’Œil du Coach #55 : Comment Djokovic a fait tourner la finale en sa faveur avec son exceptionnelle qualité de retour
Dans le nouvel épisode de l’Œil du coach, Patrick Mouratoglou explique comment la qualité de retour de Djokovic l’a aidé à renverser Kyrgios en finale de Wimbledon.
Novak Djokovic s’est retrouvé mené un set à zéro en finale de Wimbledon 2022 et a souffert en début de rencontre face au service de feu de Nick Kyrgios. Mais le meilleur retourneur du monde, fidèle à sa réputation, a utilisé cette arme pour faire tourner la finale en sa faveur.
Dans le dernier épisode de l’Œil du Coach, Patrick Mouratoglou explique comment Novak Djokovic a renversé la situation après le premier set, et ce que Kyrgios n’a pas réussi à faire dans les trois derniers sets.
Les moments clés :
10” – Mouratoglou explique que la clé de la victoire a été la capacité de Djokovic à faire des ajustements en milieu de match sur le retour : “Il regardait son adversaire en vérifiant où il sert, où il va sur les gros points, comment il joue”, a déclaré l’entraîneur de Simona Halep. “Et puis une fois qu’il a perdu le premier set, il était prêt pour la suite”.
21” – Kyrgios avait le contrôle du match en début de partie, mais Djkokovic a su renverser la vapeur, selon Mouratoglou : “Lors de cette finale de Wimbledon entre Novak et Nick, il y avait vraiment deux matchs en un. On a pu voir dans le premier set que Novak avait vraiment du mal à retourner le service de Kyrgios. Une fois qu’il est entré dans le match, il a commencé à lire beaucoup mieux les services, il a aussi commencé à beaucoup anticiper, choisir un côté, et il a finalement pu le breaker plusieurs fois.”
40” – Djokovic a trouvé le moyen de faire travailler Kyrgios davantage dans ses jeux de service à partir du deuxième set, selon Mouratoglou : “La plupart des jeux de service de Nick étaient plus difficiles que dans le premier set. Il a donc dû se battre pour gagner ses jeux de service et c’était aussi une des clés.”
53” – Et la capacité de Djokovic à mettre plus de retours en jeu lui a également permis d’utiliser plus facilement son avantage dans les rallyes en fond de court : “La capacité de retour de Novak a été très importante car ensuite la clé du match est devenue les rallyes. Au début du match, il n’était pas question d’échanges parce qu’il s’agissait uniquement du service et si cela était resté ainsi, Nick aurait certainement gagné, mais Novak est probablement le meilleur relanceur du monde, voire de tous les temps. Il a cette capacité d’apprendre à lire le service de l’adversaire.”
1’44 – Il y a quand même eu des moments forts pour Kyrgios dans ce match. Il a été capable de laisser Djokovic dans l’incertitude pendant une grande partie ùatch, même dans le quatrième set, dit Mouratoglou : “Dans un match avec tant d’enjeu, tant d’émotion, quand un joueur est capable de créer une incertitude constante. C’est extrêmement stressant pour l’adversaire qui commence à faire beaucoup plus d’erreurs. Et c’est certainement l’un des plus grands atouts de Nick que d’être capable de créer cette incertitude.”
Mouratoglou affirme que Kyrgios aurait dû être plus agressif et plus rapide pour aller chercher la victoire: “Et je crois que dans cette finale, il accepté trop souvent de jouer de longs échanges. Il a accepté de s’engager dans de longs rallyes, de jouer doucement, d’attendre la bonne balle pour accélérer, ce qui est logique en général, mais contre Novak dans une finale de Grand Chelem, je penserais qu’il prendrait beaucoup plus de risques et créerait beaucoup plus d’incertitude.”
2’20 – Quand Kyrgios a joué la prudence, cela a fait le jeu de Djokovic dimanche : “A chaque fois qu’il frappait plus fort. Novak essayait en quelque sorte de remettre la balle en jeu. Quand [Kyrgios] jouait à un rythme normal, Novak était capable de faire circuler la balle et de le faire travailler.”
Ce qui, selon Mouratoglou, a permis au Serbe d’user Kyrgios sur le plan physique : “Nous savons aussi que la condition physique de Nick n’est pas au plus haut niveau car nous savons qu’il ne s’entraîne pas autant que les autres et qu’il joue en quelque sorte à mi-temps. Il ne joue pas le calendrier complet. Il est donc important qu’il n’accepte pas de se lancer dans de longs rallyes. Il a besoin d’être à 100% parce qu’il a besoin d’être explosif. Donc raccourcir les rallyes est une clé pour lui. Et pour moi dans ce match. Il y avait trop, beaucoup trop de longs rallyes parce qu’il a accepté de jouer trop doucement.”