Rafael Nadal : “Mon corps est une vieille machine”
A la veille d’effectuer son entrée en lice au Masters 1 000 de Rome, Rafael Nadal a expliqué qu’il n’était pas si facile, à bientôt 36 ans, de se remettre dans le bain après sa blessure à la cote.
Parce qu’il a opéré durant sa carrière d’innombrables et souvent prolifiques retours à la compétition au sortir d’une blessure, Rafael Nadal donne peut-être l’impression d’être capable de retrouver d’un claquement de doigt son meilleur niveau après une longue période d’inactivité.
Son début de saison 2022 plaide particulièrement dans ce sens : il s’agit tout simplement du meilleur de sa carrière, avec 20 victoires d’affilée et trois titres dont l’Open d’Australie, le tout au sortir de six mois passés au frigo fin 2021 en raison d’une résurgence de sa blessure au pied (syndrome de Mueller-Weiss). Série interrompue malencontreusement en finale à Indian Wells, moins à cause de Taylor Fritz, son vainqueur, qu’une cote fêlée la veille lors d’une victoire éprouvante face à un certain Carlos Alcaraz.
Après un mois et demi d’absence, on aurait donc pu penser que Nadal allait retrouver instantanément son meilleur tennis, d’autant qu’il a fait son retour sur sa surface fétiche, la terre battue, à Madrid. La réalité a été plus compliquée, on l’a vu, avec une défaite – malgré tout encourageante – en quart de finale face à ce même Alcaraz, au lendemain d’un succès déjà miraculeux face à David Goffin en sauvant quatre balles de match.
“C’est différent de revenir de blessure en tout début de saison qu’au milieu de la saison, a déclaré l’Espagnol lors de sa conférence de presse donnée à Rome en préambule à son entrée en lice, mercredi. Car en début de saison, vous revenez à la compétition après un temps de préparation. Cette fois, je suis revenu aussitôt que j’ai été capable de jouer, donc la transition a été plus rude. Dans ces conditions, il est normal d’avoir besoin de plus de temps en termes de déplacement, de condition physique ou de lecture du jeu.”
Si Nadal a précipité les choses, c’est bien sûr parce que Roland-Garros, où il visera un 14è titre, approche à grands pas (22 mai-5 juin) et qu’il ne lui restait plus que deux tournois pour parfaite sa préparation d’ici là. Et contrairement à l’idée qu’il a parfois véhiculée, Nadal, même avec ses 21 Grands Chelems sous la ceinture, est comme tout le monde : il a besoin de temps pour retrouver ses repères et sa confiance.
A mon âge, ça prend du temps de remettre la machine en route
Rafael Nadal
L’ancien numéro un mondial a d’ailleurs également refusé de faire la comparaison avec la saison 2020, où il avait triomphé à Paris en octobre avec uniquement le tournoi de Rome en guise de préparation, le circuit ayant été mis à l’arrêt (et chamboulée) par l’arrivée du coronavirus.
“C’est une situation différente, a-t-il là encore expliqué. En 2020, certes je n’avais pas joué beaucoup mais je m’étais entraîné. Cette fois, j’ai passé un mois et demi sans pouvoir le faire. Vous savez, mon corps est une vieille machine. A mon âge, ça prend du temps de la remettre en route après six semaines sans jouer. Il faut retrouver la confiance en son corps, en ses déplacements, en tout ce qui fait qu’on se sent à l’aise dans son jeu. A 36 ans, ce n’est pas du tout comme à 19…”
Le Majorquin n’a néanmoins plus de temps à perdre. Il sait que son séjour à Rome, où il s’est toujours senti beaucoup plus à l’aise qu’à Madrid, sera décisive dans son processus de retour. Et dans sa conquête d’un éventuel 22è sacre majeur du côté de la Porte d’AuteuiL