Ons Jabeur : “Je veux gagner un Grand Chelem”
Ons Jabeur deviendra lundi la première femme arabe à intégrer le Top 10 du classement WTA. “Ce n’est que le début”, explique la Tunisienne.
BNP Paribas Open Indian Wells 2021 | Tableau | Programme
Dans la nuit de jeudi à vendredi, Ons Jabeur a écrit l’histoire, et sa propre histoire. En battant Anna Kontaveit (7-5, 6-3), en quarts de finale d’Indian Wells, la Tunisienne s’assure une place, lundi, dans le Top 10 mondial. La numéro 14 mondiale jouera une place en finale du Masters 1000, samedi, contre Paula Badosa (n°27).
« Honnêtement, je n’ai pas regardé le classement, explique-t-elle. J’ai plus regardé son évolution à la race au début du tournoi. C’est un rêve qui devient réalité. J’attends cela depuis longtemps. Peut-être depuis mes 16 ans. Même avant, je voulais me retrouver dans cette partie du classement. Je veux être numéro 1 mondiale. Le Top 10 est un début. Je sais aussi que je mérite cette place depuis très longtemps, depuis que je joue bien. Je veux prouver que je mérite ma place parmi les dix meilleures joueuses. »
Billie Jean King, Martina Navratilova, Andy Murray : les grands noms du tennis ont fait l’éloge de la performance de Jabeur. L’éloge aussi de son style de jeu peu scolaire.
« Ça veut dire beaucoup pour moi, savoure-t-elle. Je ne pensais pas qu’ils twitteraient à mon sujet. C’est incroyable. Cela prouve à quel point c’est important. Être reconnue par les légendes, ça me donne encore plus de force pour travailler dur, jusqu’à devenir comme eux, un jour, une vainqueure de Grand Chelem. »
« J’espère que je n’aurai pas d’attaque cardiaque ! »
Ons Jabeur
L’ascension de Jabeur n’est pourtant pas une surprise. La Tunisienne était déjà la joueuse arabe la mieux classée. En juin, elle est devenue la première à remporter un tournoi WTA, à Birmingham. Jabeur avait atteint trois autres finales en compétitions WTA, et les quarts de finale de Wimbledon, cette année (éliminée par Aryna Sabalenka, 6-4, 6-3).
« Je suis venue ici assez stressée par rapport à l’évolution du classement WTA, souffle Jabeur. J’ai expliqué à ma coach mental que c’était pesant. Mais je sais que je dois gérer cela si je veux un jour remporter un Grand Chelem. Pour gagner ce genre de trophée, tu dois passer cette étape. Je travaille dessus. C’est un gros défi d’essayer de rester calme, de gérer tout ce stress. Mais je veux gagner un Grand Chelem. J’espère que je n’aurai pas d’attaque cardiaque (sourire) ! »
Jabeur : « J’ai une équipe incroyable autour de moi, nous venons du même pays »
En conférence de presse, Jabeur a tenu à remercier son entraîneur, Issam Jellali, mais aussi son mari, Karim Kamoun, également son coach sportif.
« J’ai une équipe incroyable autour de moi, souligne-t-elle. Ils me comprennent. Nous parlons la même langue, nous venons du même pays. Nous savons ce que c’est d’être Tunisiens et d’être sur le Tour. Heureusement, mon mari est aussi mon coach sportif. C’est plus facile de rester loin de chez moi. Mon entraîneur est aussi quelqu’un que je connais depuis des années. Il est comme un frère. Tous ensemble, nous sommes une famille. Nous voyageons ensemble. La clé, c’est que nous communiquons beaucoup, nous parlons de ce qui va bien et de ce qui va mal. C’est très important. »
Son entraîneuse mentale l’a aussi aidé à passer les échelons. « Pour l’instant, j’arrive à gérer le stress, même si je n’ai jamais été dans ce genre de situation, lance Jabeur. Je n’ai jamais été dans le Top 10. Beaucoup de choses se réalisent en même temps. En grandissant, j’apprends à gérer la pression. Je pense même que c’est une bonne chose de stresser, au final. J’apprends chaque jour à essayer de gérer le stress, même si ce n’est pas facile. »
En attendant d’atteindre ses objectifs en Grand Chelem, Jabeur tentera de jouer la plus grande finale de sa carrière jusqu’ici, à Indian Wells. Son adversaire, Paula Badosa, a éliminé en quarts de finale une vainqueure de Grand Chelem, Angélique Kerber (6-4, 7-5). « Son parcours est incroyable, estime Jabeur. Ce sera une adversaire très agressive. »