Rune l’assure : sans les crampes, il aurait eu “une chance” contre Djokovic
Holger Rune a arraché un set à Novak Djokovic mardi au premier tour de l’US Open avant d’être rattrapé par des crampes. Sans quoi le Danois de 18 ans estime qu’il aurait eu une vraie carte à jouer contre le numéro 1 mondial.
Holger Rune n’a pas pu pleinement défendre ses chances jusqu’au bout mardi. C’est son corps qui en a décidé ainsi. Dès le début du troisième set, le Danois a ressenti des cramps qui l’ont empêché de rivaliser à armes égales avec Novak Djokovic au premier tour de l’US Open. Le momentum était pourtant en sa faveur, après avoir arraché le deuxième set au tie-break pour revenir à une manche partout. 50 minutes plus tard, il était battu pour son premier match dans le tableau principal d’un tournoi du Grand Chelem (6-1, 6-7, 6-2, 6-1).
Rune y a pourtant cru, réaliser l’immense exploit, à 18 ans, de battre le numéro 1 mondial, en quête à New York du Grand Chelem calendaire. Encouragé bruyamment par le public du stade Arthur-Ashe, qui a vite pris fait et cause pour lui, il s’est senti pousser des ailes. Au point de réellement envisager l’exploit. “Je ne dis pas que si j’étais à 100% physiquement, je l’aurais forcément battu, mais j’aurais eu une chance à coup sûr”, a soufflé Rune en conférence de presse après la rencontre.
Rune disputait son 24e match depuis début juillet
Mais il était trop juste physiquement, pour son premier match au meilleur des cinq sets, face à un joueur qui essore ses adversaires au fil des jeux, par son intensité et sa constance. Rune a aussi payé, certainement, le fait d’avoir énormément joué ces dernières semaines. C’était son 24e match depuis début juillet et il avait remporté son deuxième titre Challenger de suite trois jours avant d’entrer dans le tableau des qualifications à Flushing Meadows.
“Le premier match était aussi dur physiquement pour moi. Je suis arrivé directement des tournois sur terre battue en Europe. J’ai un peu souffert de l’humidité. Aujourd’hui ce n’est pas une question de chaleur, d’humidité ou de quoique ce soit. J’ai simplement senti au début du troisième set que mes jambes commençaient à se raidir. Je me suis dit, ‘Oh’. Ça a empiré, empiré, empiré.”
Et le règlement est formel : il était impossible pour le 145e joueur mondial de faire appel au kiné pour des crampes. Ce que Djokovic était le premier à regretter. “C’est une règle difficile. Si vous avez des crampes comme ça, c’est un vrai problème dans votre jeu, vous ne pouvez pas bouger. (…) Je comprends d’un côté que les joueurs devraient faire tout ce qu’ils peuvent pour éviter les crampes. Mais ça peut arriver. Quand c’est le cas, ce n’est pas très beau à voir pour le public, pour personne, qu’il ne puisse pas avoir au moins un temps-mort médical.”
Lors de sa conférence de presse en serbe, le numéro 1 mondial a même expliqué que c’était pour ça qu’il n’avait pas fait sa célébration habituelle, en envoyant des coeurs au public : Vous avez vu ce qui s’est passé pendant les trois et quatrièmes sets. C’était vraiment dur de fêter ça. J’avais le sentiment que ce n’était le bon moment, vu qu’il avait ostensiblement mal.”
Mais l’idée de jeter l’éponge n’a pas traversé l’esprit de Rune pour autant. “Je ne veux jamais abandonner. Je veux aller au bout des matchs. Je veux voir si je peux trouver une solution. Contre un joueur contre Novak, c’est difficile si vous ne pouvez pas bouger à 100%. Même si vous êtes à 100%, vous n’êtes pas certain de le battre. C’est dur si vous n’avez pas de jambes.” Rune n’avait certainement pas besoin de le vivre pour le savoir. Mais ça n’en reste pas moins une excellente expérience pour la suite.