Olga Sharypova, ex-petite ami de Zverev, formule de nouvelles accusations sur Slate.com
Le journaliste Ben Rothenberg, à qui Olga Sharypova s’était confiée fin 2020, a signé vendredi un article sur Slate.com qui étaye ses accusations d’abus physiques et psychologiques prêtées à Alexander Zverev. Le numéro 4 mondial n’avait pas réagi au moment de l’écriture de cet article.
Vainqueur de l’or olympique et du Masters 1000 de Cincinnati, Alexander Zverev apparaît comme l’homme le plus susceptible de s’opposer aux ambitions de Grand Chelem calendaire du numéro 1 mondial Novak Djokovic à l’US Open à partir de lundi (même si Medvedev affiche aussi clairement ses ambitions). Finaliste en 2020 du tournoi new-yorkais, le quatrième mondial aura aussi 1200 points à défendre pour maintenir ses positions au classement ATP.
Son éventuel parcours jusqu’au US Open Championship Trophy sera cependant perturbé, dans des proportions qui restent à déterminer, par l’affaire extra-sportive à laquelle Alexander Zverev fait face depuis novembre 2020 quand son ancienne petite amie russe, Olga Sharypova, avait, d’abord sur Instagram puis dans un long article paru dans The Racquet, accusé le joueur allemand de violences physiques et psychologiques.
Depuis dix mois, le journaliste auteur de ce premier long article, l’Américain Ben Rothenberg, connu pour ses écrits dans le New York Times et que vous apercevez parfois sur Tennis Majors, promettait une suite à ces révélations. Ni Rothenberg ni Sharypova n’entendaient délibérément « feuilletonner » le récit, mais la jeune femme russe avait émis le souhait d’entretiens espacés dans le temps afin de pouvoir surmonter les émotions ressenties au moment de formuler son récit.
Dans ce très long article que vous pouvez retrouver ici, Olga Sharypova donne sa version des faits d’une période allant de l’US Open 2020 à la tournée asiatique la même année, au cours de laquelle, les 9 et 10 octobre à Shanghaï notamment, la Russe aurait été agressée en sortant de la douche, « plus violemment qu’il (Zverev) ne l’avait fait auparavant », sur le plan physique et émotionnel, ceci l’ayant convaincue, ainsi qu’un ami commun à Zverev et elle (« Madame V. »), de rompre définitivement pour sauver sa vie.
A l’origine du différend : la difficulté exprimée par Sharypova à vivre avec elle-même après les premières agressions, une sombre histoire de corbeille de fruits posée sur la table de massage et une prise d’insuline par Sharypova comme geste de désespoir.
Sharypova ne souhaite pas poursuivre Zverev en justice
Olga Sharypova, qui a trouvé un travail à Moscou au cours de l’année, confirme dans cet article ne pas envisager judiciariser les gestes qu’elle reproche à Alexander Zverev, qu’elle ne souhaite pas le voir puni et même qu’elle pense devoir lui pardonner pour se reconstruire. Le numéro 4 mondial, n’avait jamais envisagé publiquement de porter plainte en diffamation contre ces graves accusations avant de changer de stratégie et d’indiquer avoir mandaté ses avocats, au lendemain de la parution de l’article.
Shapyrova indique prendre la parole « pour être honnête » avec le public, pour se reconstruire « et pour libérer la parole des femmes victimes d’abus ». « Beaucoup de filles choisissent le silence (…) parce qu’elles craignent les réactions », indique-t-elle dans l’article. « Je veux juste montrer qu’il n’est pas difficile d’en parler. C’est arrivé dans votre vie, réellement, et vous savez que vous n’êtes pas une mauvaise personne qui mérite de vivre ça. »
Je veux lui demander pourquoi il ne dit pas la vérité. Le problème, ce n’est pas juste moi, c’est le fait de vivre sans vie en étant honnête avec soi-même.
Olga Sharypova
Alors que les contacts entre Zverev et Sharypova sont présentés comme coupés, la jeune femme interroge le joueur à travers l’article de Ben Rothenberg : « Je veux lui demander pourquoi il ne dit pas la vérité. Le problème, ce n’est pas juste moi, c’est le fait de vivre sa vie en étant honnête envers soi-même ».
Alexander Zverev nie ces nouvelles accusations, comme il a nié la première partie fin 2020. Il avait ensuite évoqué spontanément, lors de la remise des trophées du Rolex Paris Masters 2020, « les personnes qui essaient de vous rabaisser pendant qu’on est au top » et précisé que « derrière (son) masque, il souriait franchement ».
Dans son deuxième article, un conseiller de l’Allemand confirme avoir recommandé à Zverev « de ne pas répondre (aux) questions (de Ben Rothenberg »), basées sur « des éléments et insinuations manifestement erronés ».
Critiquée cet été encore pour son attentisme et son absence de politique claire sur les violences domestiques, l’ATP a annoncé la semaine dernière qu’une révision « indépendante et complète » de ses « politiques de protection » avait été commandée, y compris « celles relatives aux violences domestiques ».