Tsitsipas s’est baladé avant de trembler, mais il tient bien sa première finale de Grand Chelem
Stefanos Tsitsipas a tenu bon en demi-finale de Roland-Garros vendredi, malgré le retour d’Alexander Zverev à deux sets partout, pour finalement s’imposer en cinq manches (6-3, 6-3, 4-6, 4-6, 6-3). Le Grec disputera dimanche sa première finale de Grand Chelem, contre Novak Djokovic ou Rafael Nadal.
Roland-Garros (H) – Demi-finale
Tsitsipas (N°5) bat Zverev (N°6) : 6-3, 6-3, 4-6, 4-6, 6-3
- L’information principale : Stefanos Tsitsipas s’est qualifié pour sa première finale de Grand Chelem après sa victoire en cinq manches contre Alexander Zverev.
- Vous apprendrez aussi : Le Grec est devenu le premier joueur de son pays à atteindre une finale de Grand Chelem.
- Pourquoi il faut lire cet article : Pour comprendre comment tout a basculé au début de la cinquième manche.
Stefanos Tsitsipas ne pouvait pas retenir ses larmes plus longtemps, les laisser couler dans l’intimité du vestiaire. Le Grec a partagé ses émotions avec le public du court Philippe-Chatrier, dans la foulée de sa qualification pour sa première finale de Grand Chelem. La tête de série numéro 5 du tournoi l’a acquise aux dépens d’Alexander Zverev (N°6), après avoir mené deux sets à zéro avant de se faire embarquer par l’Allemand dans une cinquième manche où il a réussi à se remobiliser (6-3, 6-3, 4-6, 4-6, 6-3).
Mais Tsitsipas a tenu bon, pour lui et pour son pays, au lendemain de l’élimination de Maria Sakkari en demi-finale dans le tableau féminin. Il sera ainsi le premier Grec dans l’histoire à disputer une finale de Grand Chelem, dimanche contre Novak Djokovic ou Rafael Nadal. D’où les sentiments intenses qui l’ont traversé dans la foulée de la balle de match.
Tsitsipas a pourtant joué avec le feu. Après deux sets remarquables de précision et de maîtrise, il se dirigeait vers un succès tranquille. Mais c’était sans compter sur le réveil de Zverev, en même temps que le cinquième joueur mondial subissait un coup de pompe physique et était rattrapé par une forme de nervosité. Tsitsipas était encore dans cet état au moment d’aborder la cinquième manche et s’est ainsi retrouvé mené 0-40 sur son service dès le premier jeu du set.
Il lui a fallu un mental en fer forgé et un courage incroyable pour écarter avec beaucoup de personnalité ces trois balles de break, lui qui n’en avait pas encore sauvé dans ce match (Zverev était à 3/3). Et c’est à ce moment-là que tout a basculé. Après avoir frôlé la correctionnelle, Tsitsipas est redevenu ce joueur offensif et saignant physiquement qu’il était au cours des deux premières manches. L’Allemand a décliné à son tour physiquement et n’a jamais pu enrayer la dynamique négative qui s’est confirmé par le break concédé au quatrième jeu. Même les quatre balles de match sauvées par Zverev sur son propre engagement à 5-2 n’ont pas suffi à faire dérailler Tsitsipas de sa trajectoire qui devait le conduire à sa première finale de Grand Chelem.
Tsitsipas le troisième à découvrir une finale de Grand Chelem en neuf mois
Après 1h30′ de jeu, il n’y avait pas grand monde pour douter que telle serait l’issue de la rencontre. Pendant deux sets, Tsitsipas paraissait en contrôle total de la situation et de ses émotions. Il était installé dans le terrain et était récompensé de sa faculté à prendre autant que possible l’initiative. Ce n’était pas toujours bien fait (19 fautes directes sur ces deux manches, contre 23 pour Zverev), mais ça avait le mérite d’être cohérent et de respecter un plan de jeu. Encore en délicatesse avec sa deuxième balle (seulement 5 points gagnés sur 19 lors des deux premiers sets), l’Allemand n’était jamais tranquille et, sans être dépassé, il était incapable d’inverser le rapport de forces.
Et pourtant, c’est ce qui s’est produit dans un troisième set où Tsitsipas a moins réussi à imposer sa partition tactique et ses variations, donnant lieu à davantage de coups gagnants des deux côtés (13 pour l’Allemand, 15 pour le Grec, soit 11 de plus au total que dans les deux premières manches). Convaincu de sa faculté à remonter un déficit de deux sets en demi-finale de Grand Chelem, pour l’avoir fait contre Pablo Carreño Busta à l’US Open 2020, Zverev s’est alors retrouvé dans une filière qui lui convenait mieux. Il a pu jouer sur sa puissance, prendre la balle plus tôt et déborder Tsitsipas par sa force brute. Il est d’abord revenu à deux sets à un, puis a breaké d’entrée de quatrième manche pour ensuite dérouler jusqu’à une cinquième où il a eu la chance de faire que le scénario se répète. Mais il l’a laissée filer, et elle ne s’est plus jamais représentée.
Tsitsipas avait remonté un retard de deux sets en échouant finalement au cinquième contre Djokovic, ici-même, au même stade de la compétition, à l’automne dernier. Il s’était aussi incliné en demi-finale de l’Open d’Australie contre Daniil Medvedev en début d’année. C’est dire s’il était important pour le Grec de franchir ce cap, histoire de ne pas développer un complexe dont il aurait pu être difficile de se défaire. Après Zverev à New York en 2020 et Medvedev à Melbourne en février dernier, Tsitsipas sera dimanche le troisième joueur à découvrir l’atmosphère une finale de Grand Chelem sur les neuf derniers mois. Avec quoi qu’il arrive un immense défi devant lui. Le défi d’un pays. Le défi d’une vie.