Dominic Thiem précise sa pensée après ses propos polémiques
Vivement critiqué après une sortie médiatique où il a assuré ne pas vouloir aider les joueuses et joueurs en difficulté, Dominic Thiem est sorti de son silence dans les colonnes du quotidien L’Equipe pour préciser sa pensée.
Dominic Thiem a défrayé la chronique ces dernières semaines. Le numéro 3 mondial a, en effet, rejeté l’idée d’un fonds de soutien aux joueuses et joueurs mis en difficulté par l’arrêt des circuits ATP et WTA lié à la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 dans un entretien accordé au quotidien autrichien Kronen Zeitung. Une sortie médiatique qui a provoqué des réactions dont la plus vive a été celle d’Ines Ibbou au travers d’une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Interrogé sur le sujet par le quotidien L’Equipe, l’Autrichien est revenu sur les propos de la joueuse algérienne. « Je n’ai pas regardé toute la vidéo mais j’ai vu ce qu’elle a dit, assure Dominic Thiem avant de revenir sur les retombées de ses propos. Personne n’a lu en entier l’interview que j’ai donnée. Tous les journaux et magazines ont titré là-dessus, ce qui était injuste. Si les gens avaient tout lu, ça n’aurait pas pris ces proportions. »
Thiem : “Si tu commences à jouer au tennis et que tu peux t’entraîner durant toute ton enfance, c’est déjà que tu bénéficies d’une situation assez privilégiée. Je pense aussi qu’il y a des gens et des organisations qui ont davantage besoin de soutien que des joueurs de tennis.”
— Quentin Moynet (@QuentinMoynet) May 19, 2020
Thiem : « Beaucoup de joueurs méritent d’être soutenus »
Dans cet entretien, Dominic Thiem a également essayé de préciser sa pensée, assurant être ouvert à l’idée de soutenir financièrement des joueurs en difficulté. « Je n’ai pas dit ‘tout le monde’, assure l’Autrichien. Il y a évidemment beaucoup de joueurs qui méritent d’être soutenus, qui donnent vraiment leur maximum. » Toutefois, à ses yeux, « il y a des gens et des organisations qui ont davantage besoin de soutien que des joueurs de tennis ». Mais ce qui transparait de cet entretien, c’est que le numéro 3 mondial entend gérer lui-même l’aide qu’il pourrait apporter dans le cadre de la crise que traverse le tennis mondial. « Je veux choisir moi-même qui j’aide et je ne veux pas qu’on me force à donner de l’argent à qui que ce soit. J’aide déjà des jeunes joueurs en Autriche, des juniors, assure Dominic Thiem qui précise que son jeune frère Moritz fait partie des joueurs qu’il soutient. Je n’en avais jamais parlé publiquement parce que je ne fais pas ça pour mon image. Je le fais parce qu’ils le méritent et que j’en ai envie. »
Thiem : « Le prize money pourrait être mieux réparti »
Une autre raison qui pousse Dominic Thiem a rejeté l’idée d’une aide globale aux joueuses et joueurs en difficulté, c’est qu’il ne souhaite pas soutenir des joueurs qu’il considère comme n’étant pas des professionnels. « Il y a des joueurs qui sont là depuis, je ne sais pas, sept ou dix ans, et qui ne se comportent pas comme des professionnels. C’est pour ça que je sais qu’il y a des joueurs qui n’ont pas une attitude professionnelle, tonne l’Autrichien. Encore une fois, ce n’est pas tout le monde, mais certains. C’est pour ça que je trouve mieux de choisir qui tu veux aider. » Mais au-delà du fonds mis en place par l’ITF, l’ATP, la WTA et les Grands Chelems, Dominic Thiem propose des solutions pour endiguer les soucis financiers que traversent bon nombre de joueurs. « Le prize money pourrait être mieux réparti, je pense. Vu la concurrence, les joueurs qui les disputent devraient gagner plus d’argent qu’aujourd’hui, ajoute le numéro 3 mondial. Si tu te déplaces sur un Challenger avec un coach, et même pourquoi pas un kiné, tu dois au moins aller en finale pour gagner un peu d’argent, ce n’est pas juste. » Alors que le tennis professionnel pourrait vivre une révolution, une telle prise de position pourrait changer la donne.