Dimitrov : « Vraiment spécial pour moi d’en être là »
Après sept tentatives infructueuses, Grigor Dimitrov est enfin parvenu à battre Roger Federer, mardi soir en quarts de finale de l’US Open. Le pire c’est que le Bulgare avait donné le sentiment de toucher le fond en juillet dernier à Atlanta. Une traversée du désert qui n’en rendait cet exploit face au Suisse que plus savoureux pour le vainqueur du Masters 2017.
La sensation créée mardi à l’US Open par Grigor Dimitrov en faisant chuter Roger Federer en quarts de finale a eu l’effet d’un petit tremblement de terre sur New York. Un séisme qui a emporté le Bulgare lui-même. Après son exploit face au Suisse, qu’il n’avait encore jamais battu (en sept confrontations), le plus surpris de cette victoire semblait, en effet, peut-être le héros du jour lui-même. Il faut dire qu’en juillet dernier, à Atlanta, Dimitrov, alors en pleine traversée du désert (six éliminations au premier tour en… sept tournois), avait touché le fond en s’inclinant sans même lui prendre un set à l’Américain Kevin King, 405eme mondial. Un gouffre avec la performance réussie par le même Dimitrov contre Federer mardi en night session. « Vous ne m’imaginiez pas en demi-finales à l’US Open après cette défaite à Atlanta ? Moi, non plus », a répondu le Bulgare à un question d’un journaliste, mardi après sa victoire face au Suisse. Et le vainqueur du Masters 2017 de revenir sur cette période qui pouvait difficilement être pire, avec encore deux sorties d’entrée coup sur coup à Montréal et Cincinnati (à Los Cabos, il avait quitté le tournoi au 2eme tour) avant d’aborder cet US Open en tout point opposé à la courbe de résultats du 78eme mondial.
Dimitrov : « Des bas tellement bas que je n’ai pas envie d’en parler »
« Je perdais des matches très serrés contre des joueurs face auxquels, vous l’avez dit, je ne devrais pas perdre. Sauf que je perdais (…) Ce n’était pas une période facile, je ne vais pas mentir. J’ai connu des bas tellement bas, que je n’ai même pas envie d’en parler. Blessure, perdre des points… c’est la pire chose pour un joueur de tennis », avoue le natif d’Haskovo. « C’est vraiment spécial pour moi d’en être là », reconnaît d’ailleurs Dimitrov. Avec une même question sur les lèvres de tous les envoyés spéciaux mardi : comme ce Grigor Dimitrov méconnaissable par rapport à ses grandes années a-t-il pu signer sa première victoire contre Federer ? Pour l’intéressé, les raisons sont nombreuses. « Tout était différent. Différent court, différente heure, je pourrais pointer tellement de choses. Mais surtout, pour être honnête, j’étais plus présent cette fois. Même quand j’ai perdu mon service d’entrée puis le premier set, je trouvais que mes coups étaient plutôt bons, mon revers aussi, et donc que si je continuais avec mon plan de jeu, je pouvais avoir confiance. » Et la récompense est tombée. Curieusement, le vainqueur n’en a d’ailleurs jamais douté. « L’idée était de garder Roger sur le court le plus longtemps possible, avec des échanges longs. Et ça a payé à la fin. Même quand j’ai perdu ce long jeu dans le quatrième, j’en souriais, car je savais que ça allait payer ensuite. » A l’arrivée, voilà l’ancien membre du Top 10 à une marche de sa première finale en Grand Chelem (il sera opposé au Russe Daniil Medvedev). Inimaginable il y a encore un mois et demi. Et ce n’est pas Grigor Dimitrov lui-même qui nous contredira.