Thiem euphorique, Djokovic revanchard : ils sont prêts à défier Nadal
Même s’ils ont connu des fortunes diverses lors de l’US Open, Dominic Thiem et Novak Djokovic sont tous les deux arrivés à Roland-Garros sûrs de leur force. L’un comme l’autre entendent bien contester la suprématie du maître des lieux, Rafael Nadal.
La quatrième finale de Grand Chelem a été la bonne pour Dominic Thiem. Le 13 septembre dernier, à New York, l’Autrichien a renversé une situation bien mal embarquée face à Alexander Zverev (2-6, 4-6, 6-4, 6-3, 7-6) afin de s’offrir le premier Majeur de sa carrière. A l’évidence, il s’agit là d’un accomplissement gigantesque. Mais certainement pas une fin en soi. Deux semaines seulement après son triomphe à Flushing Meadows, le protégé de Nicolas Massu s’apprête à fouler la terre battue de Roland-Garros avec l’objectif fou de détrôner l’archi-favori Rafael Nadal :
« Cela n’a pas été facile parce que j’ai atteint un des objectifs de ma vie, j’étais vraiment heureux, soulagé. Je suis rentré chez moi. J’ai bien profité. J’ai célébré avec ma famille et mes amis. Dans le même temps, il y a maintenant un tournoi où j’ai très bien joué au cours des quatre dernières années et je voudrais continuer à bien jouer cette année. Donc j’essaie de ne pas perdre ce moment de tension. »
Djokovic n’a pas été « perturbé émotionnellement »
Novak Djokovic sera lui aussi de la partie. Mais le numéro 1 mondial abordera ce rendez-vous avec un autre état d’esprit. Celui d’un joueur revanchard, qui a connu sa première défaite de l’année 2020 – car c’en est bien une – lors de l’US Open, ayant été disqualifié après avoir malencontreusement touché une juge de ligne avec une balle. « Je vais faire très attention lorsque je vais frapper une balle sur le court à présent », a promis le natif de Belgrade. Avant d’ajouter, comme pour montrer que la page a été tournée :
« Je n’ai pas eu le sentiment d’avoir été perturbé émotionnellement, d’avoir été en difficulté, de ne pas être en mesure de montrer mes émotions ou de jouer sur le court. J’ai été en mesure de contrôler mes réactions négatives autant que possible. Bien sûr, cela peut se produire. Je ne vais pas continuer à m’acharner sur moi-même. Il faut l’accepter, il faut que j’arrive à me pardonner aussi et à aller de l’avant. »
Le Serbe a d’ailleurs réagi de la meilleure des manières en remportant le tournoi de Rome en début de semaine, et ce même s’il n’y a pas produit son meilleur tennis. « Djoko » espère désormais remporter un deuxième titre du côté de la Porte d’Auteuil, après celui glané en 2016. Il faudra, pour cela, écarter celui qui fait figure d’épouvantail : Rafael Nadal. « Je pense que ce sera toujours le favori, a soufflé Thiem. Il a gagné ici à douze reprises. C’est incroyable ! Il est de loin le meilleur joueur sur terre battue qu’il n’y ait jamais eu. »
Not many could handle the shock of recent weeks quite like @DjokerNole has, and the Serb is looking to rebound on the clay this fortnight.
Read more: https://t.co/qcejtPSDCQ#RolandGarros pic.twitter.com/dtHoEPdDTV
— Roland-Garros (@rolandgarros) September 26, 2020
Les nouvelles balles ? Nadal les déteste, Thiem les affectionne
A trois exceptions près (2009, 2015 et 2016), l’ogre majorquin a tout raflé sur la terre battue parisienne depuis 2005. Même s’il a très peu joué depuis la levée du confinement, même s’il a été battu par Diego Schwartzman à Rome, l’actuel numéro 2 mondial ne peut qu’être le principal prétendant à sa propre succession. A moins que les conditions de jeu de cette édition si particulière ne viennent enrayer la machine.
« Les conditions sont probablement les plus difficiles que j’aie connues à Roland-Garros, pour plusieurs raisons », a ainsi avancé l’Espagnol. Outre le climat automnal, « Rafa » a pointé les nouvelles balles (Roland-Garros a changé de partenaire, passant de Babolat à Wilson), trop lourdes selon lui. « Je suis d’accord, les balles sont lourdes, a admis Djokovic, sans s’en plaindre pour autant. Nous sommes en octobre, il fait très froid et la terre battue est lourde et humide. Les conditions générales affectent également la nature de la balle elle-même. »
Thiem, pour sa part, se réjouit de ce changement : « Ce sont mes balles préférées sur le tour, alors que ce sera peut-être différent pour Rafa. Il pourra peut-être faire froid et pleuvoir. Ce sera un peu plus dur pour lui alors que pour moi, cela ne pose pas de problème. » Vraiment intouchable, Nadal ? C’est loin d’être certain. A Djokovic, Thiem ou un autre (qui sait ?) de profiter de ces conditions inédites pour tenter de le faire tomber de son piédestal.