« Les consignes ont été passées » : Mauresmo a entendu Goffin, et même Swiatek, sur le comportement du public parisien
Amélie Mauresmo, directrice du tournoi de Roland-Garros, a demandé aux arbitres et aux agents de sécurité d’identifier les spectateurs qui rompent « le respect des joueurs et du jeu ». Sans nier qu’une zone grise existe et que l’enthousiasme du public fait du bien au tournoi.
Dans les coulisses de Roland-Garros, les salles de réunion ont fait le plein et les boucles de mail ont chauffé mercredi. Pas uniquement en raison de la météo, qui a conduit la direction à avancer les matches à 10 heures dès vendredi. Aussi en raison d’un enjeu plus baroque : le public de Roland-Garros est, dit-on, trop enthousiaste cette année, il s’agit de le canaliser.
David Goffin puis Iga Swiatek ont pris la parole publiquement mercredi pour exprimer deux préoccupations qui se rejoignent sans être similaires. Goffin a pointé les insultes, crachats et jets d’objet dont il a pu être victime contre Giovanni Mpetshi Péricard. Swiatek est allé jusqu’à demander aux spectateurs de ne rien manifester pendant les échanges, ce qui peut sembler plus discutable quand on aspire à faire vibrer les foules.
Amélie Mauresmo, directrice du tournoi, s’est ouverte aux questions des journalistes pour faire passer un message de fermeté, au lendemain de la tempête. La vis va être serrée dans les allées. L’alcool est désormais interdit en tribunes. Et chaque fauteur de trouble aura vocation à être éjecté du stade s’il est identifié – et tout sera fait pour l’identifier, a-t-elle indiqué en substance.
« On est heureux de voir qu’il y a une ambiance et des émotions, qui sont plus fortes à Roland-Garros qu’avant le covid », a indiqué Mauresmo. «Mais il y a quelques personnes qui dépassent la limite. Or je veux être intransigeante sur le respect des joueurs et du jeu. J’ai fait passer des consignes aux arbitres qu’ils soient hyper réactifs afin de pouvoir contrôler le court, s’il y a par exemple des manifestations entre le premier et le deuxième service.
Pas de solution pour les sièges vides
« S’il y a le moindre comportement au-delà de la limite dans les tribunes, j’ai fait passer la consigne aux personnels de sécurité d’évacuer les personnes, très clairement, même si elles ne sont pas toujours faciles à identifier. »
« On peut manifester son enthousiasme », a répété l’ancienne numéro un mondiale, mais a priori pas en criant pendant le point. « Il y aura forcément des situations où ce sera à l’appréciation de l’arbitre, ni noir, ni blanc. On va limiter au maximum les expressions en cours de point. Les arbitres ont des consignes plus serrées et précoces sur le fait de tenir le public. »
Tout cela ferait presque oublier les images choquantes de grands courts vidés d’une partie substantielle de leur public pendant la plupart des rencontres, un enjeu récurrent à Roland-Garros sur lequel la nouvelle direction n’a pas trouvé de réponse, comme Mauremo l’a reconnu.
Mercredi, l’exceptionnel Osaka – Swiatek disputé sur le court Philippe-Chatrier avait été ouvert à tous les détenteurs de billets de courts annexes. Même avec 24 heures de recul, il est sidérant que Swiatek ait plus été choquée par le trop fort enthousiasme du faible nombre de spectateurs présents et que par la faible nombre de personnes capable de ressentir de fort enthousiasme.