Gaston, quelle baffe ! Le récap du jour 6
L’exploit d’Hugo Gaston, 239e mondial, face à Stan Wawrinka et la belle performance de Caroline Garcia ont marqué le début du troisième tour à Roland-Garros.
Le match du jour : Gaston-Wawrinka, David a battu Goliath
Les bookmakers de Roland-Garros se sont plantés. 1,03 contre 1 pour Stan Wawrinka, 17 contre 1 pour Hugo Gaston. Difficile de les accabler, peu voyaient le Français d’1 mètre 73 terrasser le cannibale de Lausanne, vainqueur ici en 2015. Un a priori renforcé par le premier set bouclé en moins de 30 minutes par un Wawrinka qui semblait pressé.
Mais à coups d’amorties bien senties, de coups droits bombés et de fulgurances en revers, sans oublier une couverture de terrain exceptionnelle, Gaston a déstabilisé le Suisse, incapable de lui donner la réplique, à part au quatrième. Ni la pluie, qui a interrompu la partie pendant deux heures, ni le retour de Wawrinka à deux sets partout n’ont ébranlé la conviction et la détermination du Toulousain, fidèle à son plan de jeu initial.
Le 239e mondial se paie même le luxe d’infliger une bulle au bulldozer suisse devenu impuissant. Il pouvait bien lâcher quelques larmes à l’issue de la partie. Sa victoire 2-6, 6-3, 6-3, 4-6, 6-0 en 3h10 lui ouvre les portes des huitièmes de finale. Avec un duel, dimanche, contre Dominic Thiem. Sans doute sur le court Philippe-Chatrier qu’il va découvrir pour la première fois. Sans pression.
L’homme du jour : Hugo Gaston, le Toulousain qui voit grand
Le 204e (Maxime Janvier), le 52e (Yoshihito Nishioka) et maintenant le 17e, Stan Wawrinka. Hugo Gaston, 239e mondial et bénéficiaire d’une wild-card, réalise un tournoi de rêve, le plus abouti de sa jeune carrière (20 ans). Le Toulousain, entraîné depuis tout jeune par Marc Barbier, s’est révélé sur le court Suzanne-Lenglen qui ne l’a pas intimidé. Son jeu, tout en variations, a émerveillé. Petit gabarit, belle patte gauche, bonne main… Hugo Gaston a des qualités proches de celles de Corentin Moutet à une différence, de taille, près : l’attitude. Décrit comme un “faux calme” par son coach, le champion olympique de la jeunesse en 2018 a beaucoup progressé dans la gestion de ses émotions. Finis les accès de colères, survenus lors de ses jeunes années. Il sera dans les 160 meilleurs joueurs mondiaux à l’issue du tournoi.
La femme du jour : Caroline Garcia de retour
Ce vendredi, on a retrouvé Caroline Garcia. Pas complètement – son passage à vide contre Elise Mertens dans le premier set en atteste, mais la Française est peut-être en train de redevenir la quatrième mondiale dangereuse, crainte par beaucoup en septembre 2017, il y a pile trois ans. Au troisième tour de Roland-Garros, la Lyonnaise a montré beaucoup de caractère et de ténacité pour battre (1-6, 6-4, 7-5) une Belge, 20e mondiale, toujours présente lors des grands rendez-vous. Agressive, n’hésitant pas à s’aventurer au filet, et très performante au service, notamment au troisième set, la 45e mondiale n’a pas trop tremblé malgré cinq balles de match manquées pour rejoindre la 5e mondiale Elina Svitolina en huitièmes. Un stade qu’elle atteint pour la troisième fois de sa carrière à Paris.
L’info du jour : Les favoris sans soucis
Huit matches dans le tableau masculin, sept matches remportés trois sets à zéro. La rencontre Wawrinka – Gaston exceptée, il n’y a pas eu de combat chez les hommes ce vendredi à Roland-Garros. Des matches à sens unique et aucune surprise à signaler. Dominic Thiem (3e) a broyé (6-4, 6-3, 6-1) un Casper Ruud pourtant en forme, Rafael Nadal (2e) en fait de même (6-1, 6-4, 6-0) contre Stefano Travaglia et Alexander Zverev (7e) s’est bien repris (6-1, 7-5, 6-3) contre Marco Cecchinato. La seule petite alerte est venue de Diego Schwartzman (14e), double-breaké par Norbert Gombos, et contraint de sauver six balles de set avant de s’imposer (7-6, 6-3, 6-3). Les cadors se portent bien.
On peut en dire de même chez les dames. Que dire de la démonstration de Simona Halep (2e), plus que jamais favorite après avoir brillamment pris sa revanche (6-1, 6-0) sur Amanda Anisimova, qui l’avait battue ici-même l’an dernier. La 5e mondiale Elina Svitolina (victoire 6-4, 7-5 face à Alexandrova) et la 8e mondiale Kiki Bertens (victoire 6-2, 6-2 contre Siniakova) ont elles aussi tenu leur rang dans une partie de tableau amputée de deux têtes d’affiche : Serena Williams et Victoria Azarenka.
La surprise du jour : Martina Trevisan, la (re)naissance
A 26 ans, Martina Trevisan ne renaît pas, elle naît. L’Italienne, 159e mondiale et issue des qualifications, a signé la plus belle victoire de sa carrière face à la Grecque Maria Sakkari, 24e mondiale, après avoir sauvé deux balles de match. Un succès (1-6, 7-6 [6], 6-3) dans la lignée de celui au tour précédent contre Coco Gauff. La Transalpine, qui a avoué il y a quelques mois qu’elle avait souffert d’anorexie, va découvrir la deuxième semaine en Grand Chelem face à Kiki Bertens, une des outsiders du tournoi.
L’image du jour : “Sacha” dans la nuit de Paris
Alexander Zverev a clos la journée sur le court Suzanne-Lenglen par une prestation de qualité contre Marco Cecchinato, demi-finaliste Porte d’Auteuil en 2017. Un succès 6-1, 7-5, 6-3, qui lui permet de jouer sa place en quarts de finale contre le prodige italien Jannik Sinner.
Le point du jour : un lob-tweener pour Ruud
Battu par Dominic Thiem au troisième tour de Roland-Garros, Casper Ruud nous a offert le point de la journée : une belle course vers l’avant pour aller cueillir une amortie de l’Autrichien et une autre belle course, vers l’arrière cette fois pour ramener un lob en tweener. Superbe.
10 matches à suivre lors du jour 7
Altmaier – Berrettini (7)
Anderson – Rublev (13)
Sabalenka (8) – Jabeur (30)
Bara – Kenin (4)
Bedene – Tsitsipas (5)
Burel – Zhang
Ferro – Tig
Kvitova (7) – Fernandez
Collins – Muguruza (11)
Djokovic (1) – Galan Riveros
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