Après son “pétage de plomb” contre l’arbitre et le clan Tsitsipas, Medvedev calme le jeu
Ça a a été une image forte de sa demi-finale de l’Open d’Australie remportée face à Stefanos Tsitsipas : à la fin du deuxième set, Daniil Medvedev est rentré dans une colère noire contre l’arbitre, accusant celui-ci de ne rien faire contre le coaching supposé du père et entraîneur de son adversaire. Il s’est ensuite excusé, avant de tempérer ses propos en conférence de presse.
On connaît depuis longtemps le tempérament volcanique de Daniil Medvedev, il en aura d’ailleurs régulièrement donné un aperçu tout au long de cet Open d’Australie. On connaît aussi de longue date son inimitié avec Stefanos Tsitsipas. Ces deux indéniables réalités se sont télescopé ce samedi en demi-finale de l’Open d’Australie pour donner lieu à l’un des plus mémorables clash de la quinzaine.
Rappelons les faits : à 5-4 contre lui au deuxième set, alors qu’il venait tout juste de (re)perdre son service au pire moment, Daniil Medvedev s’est lancé dans une diatribe folle et incontrôlée à l’encontre de l’arbitre espagnol de la rencontre, Jaume Campistol, coupable à ses yeux de laxisme face au (supposé) coaching permanent du père et entraîneur de son adversaire, Apostolos Tsitsipas.
“Tu es stupide ou quoi ? Son père peut parler à chaque point ?!! Réponds à ma question ? Mon Dieu, tu es tellement mauvais ! Comment peux-tu arbitrer une demi-finale de Grand Chelem ? Regarde-moi, je te parle !”, a ainsi invectivé le Russe, les yeux injectés de colère, dans un “pétage de câble” en règle venu rappeler un John McEnroe de la grande époque.
Tsitsipas plus durement sanctionné que Medvedev
Pour beaucoup, ses propos, assortis qui plus est d’un bras d’honneur effectué plus discrètement avec sa raquette, aurait dû lui valoir une plus lourde sanction que l’avertissement reçu préalablement pour obscénité. Ça n’a pas été le cas, au contraire : c’est plutôt le Grec qui a été averti par deux fois ensuite, d’abord pour dépassement de temps puis… pour coaching, alors que l’arbitre grecque Eva Asderaki avait été envoyée près de son clan pour surveiller les propos de son père.
Tout cela a passablement agacé Tsitsipas, mais finalement libéré Medvedev, qui a retrouvé son meilleur tennis après la perte de ce deuxième set. Le Russe fait partie de cette rare race de joueurs, toujours comme McEnroe, capable de se re-concentrer une nano-seconde après avoir expulsé sa rage. La méthode n’est pas conseillée à tout le monde. Mais pour lui, elle marche, même si Medvedev n’en est pas particulièrement fier.
Aussitôt après la (glaciale) poignée de mains avec son adversaire, celui qui passera mathématiquement – et au moins furtivement – numéro un mondial en février s’en est d’ailleurs excusé auprès de l’arbitre, non sans le traiter une dernière fois – mystérieusement – de “small cat” (petit chat). Malgré tout, le protégé de Gilles Cervara était conscient d’avoir dépassé les bornes. Ça n’est ni la première fois, ni certainement la dernière.
Je regrette tout le temps, parce que ce n’est pas sympa
Daniil Medvedev
“Je regrette tout le temps, parce que n’est pas sympa, a-t-il avoué en conférence de presse. Je sais que les arbitres font de leur mieux. J’ai beaucoup de respect pour les joueurs qui parviennent à ne jamais montrer leurs émotions parce que moi, je n’y arrive pas. J’y travaille. La plupart du temps, j’y parviens. Il y a cinq ans, personne ne faisait vraiment attention à moi mais je pouvais devenir complètement fou. Donc je bosse là-dessus mais parfois, dans le feu de l’action, je perds à nouveau mes nerfs.”
Sur le sujet de son courroux en lui-même, à savoir le coaching supposé du clan Tsitsipas, Daniil Medvedev a là aussi voulu calmer le jeu, tout en défendant ses arguments. “Ce n’était pas contre Stefanos, a-t-il ainsi tempéré. Mais après chaque point, j’entendais son père parler. Peut-être que ça n’était pas du coaching, peut-être qu’il l’encourageait seulement. Mais je ne comprenais pas ce qu’il disait. Si mon coach me parlait en français après chaque point, même moi je lui dirais d’arrêter. Parce que ce n’est pas autorisé. C’est ce que j’ai dit à l’arbitre. Je pense aussi qu’il aurait dû mieux gérer la foule, qui n’arrêtait pas de crier sur mes services. Ensuite, je me suis fait breaker et je suis devenu fou…”
C’est le moins que l’on puisse dire. Mais un fou génial, comme toujours.