28 février 1983 : Le jour où Ivan Lendl est devenu numéro un mondial pour la première fois
Le 28 février 1983, le Tchécoslovaque Ivan Lendl devient numéro un mondial pour la première fois de sa carrière.
Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi c’est historique : Lendl, le nouveau patron
Ce jour-là, le 28 février 1983, le Tchécoslovaque Ivan Lendl devient n° 1 mondial pour la première fois. Malgré ses résultats extraordinaires en 1982 et au début de 1983, période durant laquelle il a glané deux Masters et remporté 14 autres tournois, le monde du tennis a du mal à le considérer comme le vrai n°1 du fait qu’il n’ait pas encore triomphé en Grand Chelem.
Le personnage : Ivan Lendl, le précurseur
Né en 1960, Ivan Lendl redéfinit les standards du jeu de fond de court, avec un coup droit lifté très puissant qui lui permet d’être à la fois agressif et extrêmement régulier, poussant ses adversaires à un rude combat physique. Il redéfinit également les standards en termes de préparation, s’entraînant plus que quiconque auparavant, bien plus soucieux de sa condition physique et de son alimentation que n’avaient l’habitude de l’être les tennismen de l’époque. Passé pro en 1978, il se pose dès 1980 comme l’un des quatre meilleurs joueurs au monde avec Bjorn Borg, John McEnroe et Jimmy Connors. Bien qu’il ait déjà remporté des dizaines de tournois ATP, dont le Masters 1981 en venant à bout de Vitas Gerulaitis (6-7, 2-6, 7-6, 6-2, 6-4), et le Masters 1982 aux dépens de John McEnroe (6-4, 6-4, 6-2), il ne parvient pas à s’imposer en Grand Chelem. A vrai dire, il a déjà échoué à deux reprises en finale, une fois à Roland-Garros (en 1981, battu par Bjorn Borg, 6-1, 4-6, 6-2, 3-6, 6-1), et une fois à l’US Open (en 1982, battu par Jimmy Connors, 6-3, 6-2, 4-6, 6-4) ).
L’histoire : Lendl, pas de Grand Chelem mais déjà au sommet
Début 1983, Ivan Lendl, bien qu’il n’ait pas encore remporté de tournoi du Grand Chelem, est l’un des joueurs les plus titrés du circuit. Au cours des douze derniers mois, il a remporté pas moins de quinze tournois, dont le Masters 1982, qui s’est tenu en janvier 1983 à New York, où il a battu John McEnroe en finale (6-4, 6-4, 6-2). Il avait aussi atteint la finale de l’US Open 1982, vaincu par Jimmy Connors, l’homme qui l’avait traité de “poule mouillée” par le passé. Avec tous ces résultats, il se rapprochait de plus en plus des deux gauchers américains, qui avaient occupé alternativement la première place au cours du deuxième semestre de 1982.
Le 28 février 1983, Lendl devient n°1 mondial. Il est le premier joueur à atteindre cette place sans avoir jamais remporté un Grand Chelem, ce qui crée à l’époque une certaine controverse. Certains experts le considèrent comme un n°1 “faible” en raison de cette lacune dans son palmarès, mais la majorité des experts reconnaissent sa constance et ne doutent guère que le jeune homme de 22 ans va remporter de nombreux tournois du Grand Chelem dans les années à venir. De plus, il a tout de même remporté deux fois le Masters, qui est à l’époque plus prestigieux que l’Open d’Australie, et il mène également 7-2 dans ses confrontations avec McEnroe (il est en revanche mené 9-2 par Connors). En d’autres termes, Lendl domine suffisamment le circuit semaine après semaine, mais il lui faut au moins un Grand Chelem pour asseoir une véritable emprise sur le tennis.
La postérité du moment : Ce n’était que le début pour Lendl
Ivan Lendl occupera la première place mondiale 11 semaines avant que Connors ne récupère son bien. Le Tchécoslovaque passera une semaine supplémentaire au sommet du classement en 1983. En 1984, Lendl s’imposera enfin à Roland-Garros, venant à bout de John McEnroe à l’issue d’une finale de légende au cours de laquelle il remontera un handicap de deux manches à rien pour lever son premier trophée du Grand Chelem (3-6, 2-6, 6-4, 7-5, 7-5). Il étendra ensuite sa domination sur le circuit, et restera premier mondial pendant 157 semaines consécutives, manquant à trois semaines près le record de 160 semaines détenu par Connors. Au total, le Tchécoslovaque occupera le sommet du classement pendant 270 semaines, un record à l’époque.