27 novembre 2011 : le jour où Federer a conquis son 6e Masters, record (battu en 2023 par Djokovic)
Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 27 novembre 2011, Roger Federer remportait son seul titre de la saison, au Masters de Londres, contre Jo-Wilfried Tsonga. Son sixième tournoi des maîtres.
Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi cela a marqué l’histoire du tennis
Ce jour-là, le 27 novembre 2011, Roger Federer vient à bout de Jo-Wilfried Tsonga (6-3, 6-7, 6-3) à Londres pour remporter un sixième titre au Masters de fin de saison, record dont il serait le seul titulaire jusqu’à ce que Djokovic “égalise” à Turin en 2022, puis battu en 2023. Il s’agit du seul titre majeur remporté par le Suisse en 2011. Une saison que le numéro 4 mondial a bouclée sans triomphe en Grand Chelem, pour la première fois depuis 2002.
Les personnages : Roger Federer et Jo-Wilfried Tsonga
- Roger Federer, le GOAT qui n’est plus “que” 4e mondial
Roger Federer est né en 1981. Après avoir terminé l’année 1998 comme numéro un mondial chez les juniors, Federer réalise de bonnes performances lors de ses premiers matchs professionnels : lors de ses cinq premières apparitions en tournée principale, en 1998-1999, il atteint trois fois les quarts de finale, à Toulouse, Marseille et Rotterdam. Son jeu époustouflant fascine le monde du tennis et bientôt, il est annoncé comme le futur numéro 1 mondial.
Le Suisse, très émotif durant ses premières années sur le circuit, finit par maîtriser ses nerfs en 2003, lorsqu’il remporte son premier titre majeur à Wimbledon (en battant Mark Philippoussis en finale, 7-6, 6-2, 7-6). Quelques mois plus tard, après avoir triomphé à l’Open d’Australie (en battant Marat Safin en finale, 7-6, 6-4, 6-3), il devient numéro un mondial, le 2 février 2004, et il conserve alors cette place sans interruption pendant 237 semaines. Depuis 2003, il a remporté 16 tournois du Grand Chelem : l’Open d’Australie (2004, 2006, 2007, 2010), Roland-Garros (2009), Wimbledon (2003-2007, 2009) et l’Open des États-Unis (2004-2008).
Federer a alors également accumulé 5 trophées au Masters (2003, 2004, 2006, 2007, 2010) et 18 couronnes en Masters 1000. Il est considéré comme le plus grand joueur de tous les temps depuis qu’il a réussi le Grand Chelem en carrière, en 2009. Fin 2011, il est numéro 4 mondial. Mais l’un des meilleurs joueurs indoor jamais vu.
- Jo-Wilfried Tsonga, solide top 10
Jo-Wilfried Tsonga est né en 1985. Très prometteur chez les juniors, il joue à un haut niveau dès ses premiers pas sur le circuit et, en 2004, il bat le numéro 8 mondial, Carlos Moya, à Pékin (6-3, 6-3). Malheureusement, une grave blessure au dos gâche ses premières saisons et ce n’est qu’en 2007 qu’il entre dans le top 100.
Cette année-là, il atteint les huitièmes de finale à Wimbledon et est désigné “révélation de l’année” en terminant l’année à la 43e place mondiale. En janvier 2008, il obtient ce qui restera son meilleur résultat en Grand Chelem, en atteignant la finale de l’Open d’Australie. À Melbourne, il délivre un chef-d’œuvre en demi-finale pour détruire le numéro 2 mondial, Rafael Nadal (6-2, 6-3, 6-2), avant de s’incliner en finale face à Novak Djokovic (4-6, 6-4, 6-3, 7-6).
À la fin de la saison, il remporte son premier titre à Bangkok (en battant… Djokovic en finale, 6-3, 6-4), bientôt suivi d’un triomphe mémorable devant son public au Masters 1000 de Paris, où il bat le champion en titre, David Nalbandian, en finale (6-3, 4-6, 6-4).
Depuis lors, il est resté dans le top 15 et son résultat le plus remarquable a été d’atteindre les demi-finales du Grand Chelem à deux reprises, à l’Open d’Australie 2010 (perdu contre Federer, 6-2, 6-3, 6-2) et à Wimbledon en 2011 (battu par Djokovic, 7-6, 6-2, 6-7, 6-3). Il s’est qualifié pour la Masters Cup de fin d’année en tant que numéro 6 mondial.
Le lieu : le Masters, dans l’O2 Arena de Londres
Créé en 1970, le Masters est le rendez-vous de fin d’année des huit meilleurs joueurs du monde. Au départ, il change de lieu chaque année, avant de s’installer au Madison Square Garden de New York, de 1977 à 1989. Depuis, le tournoi a pas mal voyagé, passant par Francfort (1990-1995), Hanovre (1996-1999), Lisbonne (2000), Sydney (2001), Shanghai (2002), Houston (2003-2003) puis à nouveau Shanghai depuis 2005, et ce jusqu’en 2009, où l’épreuve s’installe à Londres. Étant donné que chaque année, seuls les huit meilleurs joueurs se qualifient pour le Masters, les plus grands joueurs de tennis figurent au palmarès de l’épreuve.
L’histoire : Federer vient à bout de Tsonga
En 2011, la finale du Masters entre Roger Federer et Jo-Wilfried Tsonga est le huitième affrontement de la saison entre les deux hommes, qui ne s’étaient pourtant rencontrés que trois fois au cours des années précédentes. Pour l’instant, en 2011, Federer l’a emporté cinq fois sur sept, mais en quarts de finale de Wimbledon, le Français est devenu le premier joueur à effacer un handicap de deux manches à zéro avant de battre le Suisse en Grand Chelem (3-6, 6-7, 6-4, 6-4, 6-4). L’homme aux 16 titres du Grand Chelem a ensuite pris sa revanche en battant Tsonga en quarts de finale de l’US Open (6-4, 6-3, 6-3), puis, une nouvelle fois, sur ses propres terres, en finale du Masters 1000 de Paris-Bercy (6-1, 7-6).
Je ne pourrais être plus heureux, mais je ne pourrais pas non plus être plus plus fatigué
Roger Federer
A Londres, les deux joueurs avaient déjà croisé le fer à l’occasion de leur premier match de poule, et le Suisse avait pris le dessus, 6-2, 2-6, 6-4. Depuis, Tsonga a d’abord battu Mardy Fish (7-6, 6-1) et Rafael Nadal (7-6, 4-6, 6-3, en près de trois heures) pour gagner son ticket pour les demi-finales, où il a éliminé Tomas Berdych (6-3, 7-5). De son côté, Federer a infligé une véritable punition à son rival Nadal, 6-3, 6-0, et, en demi-finales, il a battu David Ferrer pour la 12e fois en autant de rencontres (7-5, 6-3).
Le Français a beau démarrer fort, avec un ace, Federer ne panique pas et encaisse la puissance de Tsonga sans trop de difficulté. Le 4e mondial est en contrôle et il se détache bientôt un set et un break. Tsonga s’accroche malgré tout et parvient à débreaker in extremis, alors que Federer servait pour le match à 5-4. Le finaliste de l’Open d’Australie 2008 écarte une balle de match au tie-break et emmène Federer dans un troisième set de tous les dangers.
Une fois de plus, le Suisse reste serein et confiant, comme seul peut l’être un joueur qui poursuit une série de 16 victoires consécutives. Il prend le service adverse à 4-3, et conclut sur son propre service au jeu suivant (6-3, 6-7, 6-3).
Federer est le premier joueur à avoir gagné six fois le Masters.
“Je ne pourrais être plus heureux, mais je ne pourrais pas non plus être plus plus fatigué, déclare Federer, cité par bbc.com. Battre Jo m’a coûté beaucoup d’énergie. Il n’y pas de meilleure façon de terminer la saison. »
La postérité du moment : Federer à 20 titres du Grand Chelem
Roger Federer remportera un 17e titre du Grand Chelem en 2012, aux dépens d’Andy Murray. Malgré un apparent (et relatif) déclin au cours des années suivantes, Federer ajoutera trois autres titres majeurs à son palmarès : l’Open d’Australie (2017 et 2018) et Wimbledon en 2017. Il détiendra alors un record incroyable de 20 titres du Grand Chelem.
Jo-Wilfried Tsonga grimpera jusqu’à la 5e place mondiale en février 2012. Il parviendra en demi-finales de Grand Chelem à trois autres reprises : à Wimbledon 2012, puis à Roland-Garros en 2013 et 2015. Il ne se qualifiera qu’une fois de plus pour le Masters, en 2013, mais il ajoutera un autre Masters 1000 à son palmarès, en s’imposant à l’Open du Canada en 2014 (aux dépens de Federer, 7-5, 7-6).