21 avril 1992 : le jour où Sampras a perdu au premier tour à Monte-Carlo face au 40e mondial
Le 21 avril 1992, Pete Sampras, fait sa première apparition au tournoi de Monte-Carlo. Il y est battu au premier tour par l’Allemand Carl-Uwe Steeb (6-3, 6-4).
Ce qu’il s’est passé ce jour-là : une première fois mémorable pour Sampras à Monte-Carlo
Ce jour-là, le 21 avril 1992, le futur numéro 1 mondial, Pete Sampras, fait sa première apparition au tournoi de Monte-Carlo. Il y est battu au premier tour par l’Allemand Carl-Uwe Steeb (6-3, 6-4). Tout au long de sa carrière, il ne participera à ce tournoi que quatre fois, ne remportant qu’un seul match, en 1998, contre son rival Andre Agassi.
Les acteurs : Pete Sampras et Carl-Uwe Steeb
- Carl-Uwe Steeb, spécialiste de la terre battue
Carl-Uwe Steeb, né en 1967, devient professionnel en 1986, à l’âge de 18 ans. Le gaucher allemand fait son entrée dans le top 100 l’année suivante, atteignant les demi-finales à Stuttgart (défaite contre Henri Leconte, 7-5, 6-3).
En 1988, il réalise sa meilleure performance en Grand Chelem à l’Open d’Australie, où il atteint les huitièmes de finale (battu par Andrei Chesnokov, 6-1, 6-4, 6-2). En décembre de la même année, alors qu’il n’est que 74e mondial, il renverse le numéro 1 mondial Mats Wilander en sauvant une balle de match (8-10, 1-6, 6-2, 6-4, 8-6), apportant ainsi à la RFA le premier point de sa finale de Coupe Davis remportée contre la Suède.
L’Allemand atteint son meilleur classement (14e mondial) en 1990, avant d’atteindre en 1991 les huitièmes de finale d’un Grand Chelem pour la deuxième fois, à l’US Open, où il est finalement défait par Paul Haarhuis (6-2, 6-3, 6-4). En avril 1992, date du match qui nous intéresse, il est 40e mondial.
- Pete Sampras, numéro quatre mondial
Pete Sampras est né en 1971. Bien qu’il fasse partie de la génération dorée américaine, avec Agassi, Chang et Courier, il est le dernier d’entre eux à atteindre le plus haut niveau. Fin 1989, alors que ses rivaux ont tous déjà remporté des titres et réalisé des performances notables en Grand Chelem, Sampras n’est que 81e mondial.
En novembre de la même année, Ivan Lendl, alors numéro 1 mondial, l’invite à son domicile pour s’entraîner avec lui pendant dix jours : le jeune Américain réalise alors l’investissement nécessaire pour devenir un champion. Six mois plus tard, il entre dans le top 20 après avoir remporté ses deux premiers titres à Philadelphie et à Manchester.
En septembre 1990, il surprend tout le monde en devenant le plus jeune joueur à avoir jamais triomphé à l’US Open, en battant Agassi en finale (6-4, 6-3, 6-2). Grâce à cette grande victoire, il entre dans le top 10. Au premier semestre 1991, Sampras peine à confirmer son nouveau statut. Sa deuxième partie de saison est bien meilleure avec des titres à Los Angeles, Indianapolis et Lyon, même s’il ne parvient pas à conserver son titre à l’US Open, battu par Courier en quart de finale (6-2, 7-6, 7-6). Un premier succès au Masters, où il prend sa revanche sur Courier (3-6, 7-6, 6-3, 6-4), confirme ses récents progrès. Cependant, il termine l’année sur une énorme déception lors de la finale de Coupe Davis contre la France, au cours de laquelle il perd ses deux simples, surclassé par Henri Leconte le premier jour avant d’être dominé par Guy Forget le dimanche.
En avril 1992, il est 4e mondial.
Le lieu : Le Monte-Carlo Country Club
Situé en haut du Rocher de Monaco, avec une vue unique sur la mer Méditerranée, le Monte-Carlo Country Club accueille depuis 1928 l’un des plus anciens tournois internationaux de tennis. Il est considéré comme le lancement de la saison sur terre battue, et il fait désormais partie de la catégorie des Masters 1000. Au palmarès du tournoi, on trouve de nombreuses terreurs de la terre battue, comme Bjorn Borg, Guillermo Vilas, Ivan Lendl, Mats Wilander, Sergi Bruguera ou encore Gustavo Kuerten, sans oublier bien sûr Rafael Nadal et Novak Djokovic.
L’histoire : Sampras n’y arrive décidément pas sur terre battue
En avril 1992, avec son style de jeu offensif, Pete Sampras (21 ans) a déjà remporté neuf titres sur surface rapide mais sur terre battue, il n’a pas encore atteint la moindre finale sur le circuit et n’a jamais dépassé le deuxième tour à Roland-Garros. Ainsi, lorsque Carl-Uwe Steeb, l’affronte au deuxième tour de l’Open de Monte-Carlo, le gaucher allemand, spécialiste de la terre battue pour sa part, a toutes les raisons de croire en ses chances. Au tour précédent, Steeb a éliminé Martin Jaite (6-2, 4-6, 7-6), alors que l’Américain, tête de série n°2, a bénéficié d’un bye.
L’Allemand prend un départ fulgurant et, après seulement 19 minutes de jeu, il mène 5-0. Sampras se ressaisit et tente de revenir dans le match, mais Steeb empoche le premier set 6-3. Le deuxième set est moins déséquilibré mais à 4-4, le héros de la Coupe Davis 1988 prend le service de son adversaire et lui porte l’estocade dès le jeu suivant (6-3, 6-4).
“Je n’arrivais à rien faire correctement”, déclare Sampras, cité par upi.com. Il a bien joué et a pris un bon départ. J’ai juste fait trop d’erreurs”.
La postérité du moment : Sampras ne brillera jamais sur ocre et ne remportera jamais Roland-Garros
Carl-Uwe Steeb atteindra les quarts de finale de l’Open de Monte-Carlo 1992 (éliminé par le Français Arnaud Boetsch, 1-6, 6-2, 6-0). Quelques semaines plus tard, il confirmera sa bonne forme du moment en se hissant jusqu’en demi-finale à Rome, où il ne sera battu que par le numéro 1 mondial Jim Courier (5-7, 6-1, 6-2).
Pete Sampras atteindra juste après sa toute première finale sur terre battue, à Atlanta (battu par Andre Agassi, 7-5, 6-4). Cependant, l’épreuve se joue sur har-tru, la terre battue américaine, connue pour être plus rapide que la terre battue européenne.
Steeb et Sampras se rencontreront à nouveau sur terre battue en 1992, en huitièmes de finale de Roland-Garros, et cette fois, ce sera l’Américain qui s’imposera facilement (6-4, 6-3, 6-2), avant de s’incliner à nouveau face à Agassi en quart de finale (7-6, 6-2, 6-1).
Les difficultés de Sampras sur terre battue dureront jusqu’à la fin de sa carrière. Roland-Garros sera le seul Grand Chelem manquant à son palmarès, son meilleur résultat restant une demi-finale perdue en 1996 contre Yevgeny Kafelnikov (7-6, 6-0, 6-2). Au fil des ans, le joueur le plus dominant des années 1990 ne participera en tout et pour tout que quatre fois au tournoi de Monte-Carlo, et ce n’est qu’en 1998 qu’il parviendra enfin à y remporter un match en battant son grand rival Agassi (6-4, 7-5), avant de subir une lourde défaite au tour suivant contre Fabrice Santoro (6-1, 6-1).