19 septembre 1970 : le jour où Chris Evert a battu Margaret Court a seulement 15 ans

Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 19 septembre 1970, Chris Evert, 15 ans, domine Margaret Court (7-6, 7-6), qui a bouclé le deuxième Grand Chelem de l’histoire du tennis féminin seulement deux semaines auparavant.

On this day 19.09.2020 On this day 19.09.2020

Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi cela a marqué l’histoire du tennis : le monde découvre Chris Evert

Ce jour-là, le 19 septembre 1970, en demi-finale du tournoi de Charlotte, Chris Evert, 15 ans, domine Margaret Court (7-6, 7-6), qui a bouclé le deuxième Grand Chelem de l’histoire du tennis féminin seulement deux semaines auparavant. Cette victoire surprise est la première d’une longue série d’exploits accomplis par Evert qui, bien qu’elle ne parvienne pas à s’imposer cette fois-là à Charlotte, deviendra l’une des plus grandes joueuses de tous les temps.

Chris Evert, Rothmans London Court - 15.02.1973

Les actrices : Chris Evert et Margaret Court

  • Chris Evert, l’étoile montante

Chris Evert est née en 1954 en Floride. Entraînée par son père, elle développe un jeu basé sur la régularité, tenant ses adversaires à distance du filet grâce à sa longueur de balle, et les sanctionnant avec d’excellents passing-shots si elles montent imprudemment. Numéro 1 américaine des 14 ans et moins en 1969, elle remporte les championnats nationaux des 16 ans et moins en 1970 et reçoit ainsi une invitation à participer à un tournoi adultes à Charlotte, en Caroline du Nord.

  • Margaret Court, la patronne

Margaret Court est née en 1942. A l’époque, l’Australienne est vue comme la plus grande joueuse de tennis de tous les temps. Sa grande envergure et sa qualité de déplacement font de son jeu de service-volée une arme fatale. Elle s’appuie également sur une force colossale, qui lui permet d’être impériale au smash. Court a gagné neuf tournois du Grand Chelem en simple avant l’ère Open, et en 1964, elle boucle un « Grand Chelem groupé », qui consiste à remporter, en carrière, tous les tournois du Grand Chelem à la fois en simple, en double et en double mixte. La révolution Open ne met pas un terme à sa domination. En 1969, Wimbledon est le seul tournoi majeur à lui échapper, mais en 1970, elle devient la première joueuse de l’ère Open à réaliser le Grand Chelem, en s’imposant à Forest Hills aux dépens de Rosie Casals (6-2, 2-6, 6-1). 

Le lieu : le tournoi de Charlotte

Le tournoi de Charlotte a été crée en 1967. Originellement joué sur terre battue au printemps, il est décalé au mois de septembre en 1970. La tenante du titre y est la grande Margaret Court, qui vient de réaliser le Grand Chelem.

L’histoire : Evert créer “la plus grande surprise de l’année”

En septembre 1970, Margaret Court paraît invincible. Depuis le début de l’année, elle a déjà gagné 21 tournois, dont les quatre majeurs, réalisant ainsi le premier Grand Chelem féminin de l’Ère Open (le précédent avait été accompli par Maureen Connolly en 1953, avant l’Ère Open). Pour boucler son Grand Chelem, elle a battu Kerry Melville Reid en finale de l’Open d’Australie, Helga Niessen Masthoff en finale de Roland-Garros, Billie Jean King à Wimbledon et enfin Rosie Casals à l’US Open. A Charlotte, personne n’imagine qu’une enfant comme Chris Evert, 15 ans, puisse lui poser le moindre problème.

Pourtant, au premier tour, la pépite américaine a écrasé la championne de Roland-Garros 1967, Françoise Dürr, 6-1, 6-0. Ainsi, Court est prévenue : cette adolescente ne doit pas être prise à la légère. Evert, elle, avec son revers à deux mains si long et si régulier, croit en ses chances. Il apparaît rapidement que sa longueur de balle gêne beaucoup Court, qui ne peut pas monter aussi facilement qu’à son habitude. La numéro 1 mondiale, peut-être épuisée après une saison si longue et si riche en succès, se montre nerveuse, comme l’indiquent les 14 doubles fautes qu’elle commet tout au long de la partie. Profitant de la prestation moyenne de Court, et à la surprise générale, Evert prend le dessus, 7-6, 7-6, réalisant ce que le New York Time appelle alors « la plus grande surprise de l’année ».

La postérité du moment : la passation de pouvoir au sommet du tennis féminin

Bien qu’elle restera pendant encore longtemps l’une des meilleures joueuses du monde, Court relâchera son étreinte sur le tennis féminin dès 1971. Elle prendra sa retraite en 1977, avec à son palmarès un record de 64 titres du Grand Chelem, dont 24 en simple, également un record. En 2003, un court de 6000 places sera rebaptisé à son nom à Melbourne Park. Elle se reconvertira en ministre du culte pentecôtiste, et créera à plusieurs reprises la polémique en tenant des propos homophobes.

Chris Evert remportera son premier tournoi du Grand Chelem à Roland-Garros, en 1974, avant de s’imposer, la même année, à Wimbledon. Elle s’imposera ensuite trois fois consécutivement à Forest Hills, en 1975, 1976 et 1977, restant ainsi la seule joueuse à avoir jamais remporté l’US Open sur terre battue, étant donné que le tournoi déménagera sur les courts en dur de Flushing Meadows en 1978. Sa série de victoires sur terre ne s’arrêtera qu’en mai 1979, au bout de 125 victoires. La “Dame de Glace” deviendra l’une des plus grandes joueuses de tous les temps, accumulant pas moins de 18 titres du Grand Chelem jusqu’à sa retraite, en 1989.

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