27 septembre 2000 : Le jour où Federer a buté sur Di Pasquale pour le bronze olympique
Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 27 septembre 2000, Arnaud Di Pasquale remporte à la surprise générale la médaille de bronze des Jeux Olympiques de Sydney après son succès contre Roger Federer.
Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi cela a marqué l’histoire du tennis : Le rêve olympique de Federer s’effondre
Le 27 septembre 2000, le Français Arnaud Di Pasquale obtient le plus grand résultat de sa carrière en décrochant la médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Sydney, après avoir battu Roger Federer (7-6, 6-7, 6-3). Pour le jeune Suisse, c’est une grosse déception car il s’agissait de sa première occasion de réussir un grand coup dans un tournoi majeur.
Les acteurs : Roger Federer et Arnaud Di Pasquale
- Roger Federer, l’étoile montante
Roger Federer est né en 1981. Après avoir été numéro 1 mondial chez les juniors en 1998, Federer obtient très vite de bons résultats chez les pros : au cours de ses cinq premières apparitions, il atteint les quarts de finale à trois reprises, à Toulouse, Marseille et Rotterdam, entre 1998 et 1999. Son magnifique tennis émerveille les observateurs et il est bientôt vu comme le futur numéro 1 mondial. En 2000, il dispute sa première finale sur le circuit à Marseille (battu par son compatriote suisse, Marc Rosset 2-6, 6-3, 7-6), et au mois de septembre, il est déjà 43e mondial.
- Arnaud Di Pasquale, l’outsider français
Arnaud Di Pasquale est né en 1979. Il atteint sa première finale sur le circuit en 1998, à Bucarest (battu par Francisco Clavet, 6-4, 2-6, 6-2), et, la même année, il entre dans le top 100, terminant la saison à la 81e place mondiale. En 1999, il se hisse en huitièmes de finale de Roland-Garros (battu par le futur finaliste, Andrei Medvedev, 7-6, 7-6, 6-1), et au mois d’octobre, il remporte son premier et unique titre à Palerme, où il domine en finale Alberto Berasategui (6-1, 6-3).
Le lieu : Le Sydney Olympic Park Tennis Centre
Le Sydney Olympic Park Tennis Centre est un complexe multisports situé dans l’enceinte du parc olympique de Sydney, en Australie. Le centre a été construit en 1999, et accueille les épreuves des JO 2000. Son court central, qui sera plus tard rebaptisé Ken-Rosewall Arena, a une capacité de 10 500 spectateurs.
L’histoire : Federer agacé, Di Pasquale triomphe
Le 26 septembre 2000, avant le match pour la médaille de bronze, Arnaud Di Pasquale, 62e mondial, et Roger Federer, 36e, sont dans un état d’esprit radicalement différent. Le Français est dans une belle dynamique : en huitièmes de finale, il a battu le 4e mondial, Magnus Norman (7-6, 7-6), avant de rendre une partition sans la moindre fausse note pour dominer le 12e mondial Juan Carlos Ferrero en quarts de finale (6-2, 6-1). Seulement arrêté par le 8e mondial Ievgueni Kafelnikov en demi-finales (6-4, 6-4), il aborde le match avec un esprit conquérant.
De son côté, le Suisse n’a battu aucun grand joueur pour atteindre les demi-finales, et il est abattu par sa défaite face à Tommy Haas (6-3, 6-2). Plus tard, la légende suisse reviendra sur cette défaite.
“En 2000, j’étais vraiment triste d’avoir perdu contre Haas aux Jeux de Sydney. Quand j’ai perdu, je suis allé me mettre dans un coin comme un gamin. Je ne pouvais pas m’arrêter de pleurer. Cette défaite m’a vraiment marqué. Le lendemain, je devais jouer pour la médaille de bronze contre Di Pasquale mais je ne faisais que pleurer et pleurer.“
Le Français remporte un premier set très tendu, 7-6. Au deuxième set, Di Pasquale obtient une balle de match, sauvée par Federer, qui remporte la manche au jeu décisif et emmène son adversaire au troisième set.
Au dernier set, même si Di Pasquale fait soigner une cuisse douloureuse par le kiné, Federer est écrasé par la pression, lançant sa raquette et lui donnant des coups de pied, et ne parvient pas à saisir sa chance. A l’arrivée, le Français s’impose 7-6, 6-7, 6-3, remportant ainsi la médaille de bronze.
La postérité du moment : Federer bientôt à son apogée
La carrière d’Arnaud Di Pasquale sera perturbée par des blessures à répétition. Il atteindra à nouveau les huitièmes de finale à Paris en 2002, mais son corps ne lui permettra pas de réaliser son potentiel. Il prendra sa retraite en 2007.
Il faudra près de trois ans à Federer pour parvenir à maîtriser ses nerfs. En 2003, il remportera le premier de ses vingt titres du Grand Chelem à Wimbledon, aux dépens de Mark Philippoussis, et en 2004, il entamera le plus long règne ininterrompu de l’histoire du tennis masculin, siégeant au sommet du classement durant 237 semaines. Il n’obtiendra jamais de médaille d’or olympique en simple, sa meilleure performance restant une médaille d’argent conquise aux Jeux de 2012 à Londres. Mais il décrochera en revanche l’or en double aux Jeux de Pékin en 2008, associé à Stan Wawrinka.