Une victoire, huit défaites : affronter un Français en France, Medvedev n’aime pas ça…
Daniil Medvedev a très souvent perdu contre des Français en France, notamment deux fois contre son adversaire en finale à Marseille, Pierre-Hugues Herbert.
On ne peut pas soupçonner Daniil Medvedev de ne pas aimer la France. Le Russe a grandi – tennistiquement – dans l’Hexagone, où il est venu s’installer à l’âge de 18 ans pour s’entraîner au sein de l’académie cannoise de l’ETC ; il l’a quittée l’an dernier mais il a conservé son staff tricolore, notamment son entraîneur Gilles Cervara et son préparateur physique Eric Hernandez ; il parle français couramment, même s’il dit humblement ne pas encore être ” hyper à l’aise ” avec la langue de Molière (on voudrait bien l’être aussi peu en russe) ; ses équipementiers sont bleu-blanc-rouge ; il aime tailler le bout de gras dans les vestiaires avec les francophones ; et puis, depuis le début de sa carrière, il joue le plus souvent possible en France. Doit-on rappeler, d’ailleurs, qu’il a triomphé en fin de saison dernière au Rolex Paris Masters ?
Bref, Daniil Medvedev a des affinités incontestables avec la France, comme le prouve sa qualification pour la finale de l’Open 13, dimanche face à Pierre-Hugues Herbert (14 heures). Il a un peu moins d’affinité, curieusement, avec les joueurs français. D’affinités sportives, on s’entend. Sur l’ensemble de ses participations aux quatre principaux tournois du circuit principal joués dans l’Hexagone (Roland-Garros, Rolex Paris Masters, Open Sud de France et Open 13), le n°3 mondial – futur n°2 lundi – présente l’étonnant et famélique bilan de… une victoire, pour huit défaites. Et encore, on ne compte là que les tableaux principaux parce que si l’on rajoute les qualifications, le bilan s’alourdit à 10 défaites (pour deux victoires).
Roland-Garros, terre la plus hostile pour Medvedev
La terre la plus hostile à Medvedev reste celle de Roland-Garros, où il a été battu quatre fois sur quatre au premier tour, dont trois fois par des joueurs français. Et à chaque fois, dans des circonstances douloureuses : un abandon pour cause de crampes généralisées face à Benjamin Bonzi en 2017 ; une très sèche élimination contre Lucas Pouille en 2018 ; et une défaite après avoir mené deux sets à rien contre Pierre-Hugues Herbert en 2019. Le Russe se souvient :
“Chaque match a une histoire différente, mais je me rappelle surtout de ce match contre Pierre-Hugues, avec le public qui l’avait énormément poussé pour qu’il revienne au score. Si ce match n’avait pas eu lieu en France, il ne serait peut-être pas revenu. Mais c’est le jeu, c’est normal. “
Benoît Paire, sa seule victime
Egalement battu par Jérémy Chardy au premier tour du Rolex Paris Masters lors de cette même année 2019, par Lucas Pouille (encore) et par Gilles Simon en quarts de finale à Marseille en 2017 et 2020, ainsi que par Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet à Montpellier en quarts de finale en 2017 et d’entrée de jeu en 2018, Medvedev ne compte donc qu’une victoire contre un Français en France. C’était contre Benoît Paire. Et la bonne nouvelle, c’est que c’était à Marseille, en 2017.
En revanche, c’est aussi à Marseille qu’il s’était incliné une première fois contre Pierre-Hugues Herbert, en qualifications , en 2015. Il est vrai qu’il était alors seulement 649e mondial et âgé d’à peine 19 ans.
Pour Herbert, auteur d’une semaine de rêve avec des victoire sur Nishikori, Norrie, Tsitsipas et Humbert, ces deux souvenirs restent toutefois le gage d’un exploit réellement possible en finale. Le Strasbourgeois y croit :
” C’est un monstre que je vais avoir en face. Mais j’ai les armes. Si je peux appuyer là où j’ai envie d’appuyer, je pense pouvoir le gêner”.
Trois premiers titres acquis contre des locaux
Un mauvais point pour ce dernier : l’absence de public, évidemment. D’ordinaire, les joueurs n’ont de cesse de plaindre du huis clos mais là, exceptionnellement, Medvedev le voit d’un très bon œil.
“Il faut être honnête, jouer un Français dans une finale en France avec le public, c’est un gros bénéfice pour lui. Le challenge n’est vraiment pas évident. Mais heureusement, cette fois, ça ne sera pas le cas.”
Daniil Medvedev est pourtant connu pour sa capacité à lutter devant un public hostile. D’ailleurs, comme il l’a lui même rappelé, ses trois premiers titres sur le circuit principal ont été conquis (en 2018) aux dépens d’un joueur local : contre l’Australien Alex de Minaur à Sydney, contre l’Américain Steve Johnson à Winson-Salem puis contre le Japonais Kei Nishikori à Tokyo.