Djokovic : “Sinner est plus mature que les joueurs de son âge”
Au détour d’analyses sur leur duel, Novak Djokovic et Jannik Sinner se sont montrés élogieux l’un envers l’autre en conférence de presse à Monte-Carlo.
Après les échanges sur le court, place aux mots en conférence de presse. Choc attendu, le duel entre Novak Djokovic et Jannik Sinner a accouché d’une souris. Pour son retour à la compétition, le numéro 1 mondial, absent depuis l’Open d’Australie, s’est dressé en montagne infranchissable devant l’Italien. Histoire de le laisser apercevoir le long chemin lui restant encore à accomplir avant d’atteindre les sommets. Vainqueur 6-4, 6-2 en 1h34, le Serbe s’est montré satisfait de prestation. Très juste tactiquement, il a su éteindre la puissance de feu de son adversaire. “J’ai su bien gérer pour jouer les bon coups aux bons moments“, face à un adversaire capable de frapper très fort, a-t-il analysé juste après son succès.
“Je pense que ‘solide’ est le mot adéquat pour décrire ma performance, a-t-il poursuivi en conférence de presse. Évidemment, on peut toujours faire mieux. Je travaille pour produire un tennis encore meilleur dans les prochains jours, mais je suis très satisfait. C’était un premier tour difficile. Dans les trois, quatre premiers jeux, je ne sentais pas encore très bien la balle (Jannik Sinner a réussi le premier break du match, à 1-1). Puis j’ai commencé à faire mon chemin dans ce match. Je l’ai fait jouer, je l’ai fait bouger. Ce n’est pas facile de jouer face à lui. Il gifle la balle très fort des deux côtés. Il faut donc savoir, en quelque sorte, contrer la tempête et bien utiliser les angles.“
Djokovic, impressionné par la maturité de Sinner
Très appliqué sur le court, Djokovic est resté concentré sur sa stratégie. Il avait conscience que le moindre relâchement pourrait lui rendre cette rencontre compliquée étant donné la qualité de son rival du jour. “Je suis entré sur le court avec la bonne concentration, la bonne intensité, a-t-il expliqué. Je savais qu’il était en forme et frappait très bien la balle. C’est un joueur très talentueux. Il s’installe déjà parmi les meilleurs du monde, il vient de jouer une finale de Masters 1000 (perdue contre Hurkacz à Miami), il a gagné des tournois (ATP 250 de Sofia et du Great Ocean Road Open). Ce qui m’impressionne le plus, c’est son professionnalisme, le dévouement quotidien qu’il endure dans le but de devenir le meilleur joueur possible.”
“Je pense que c’est pour ça qu’il a déjà d’aussi bons résultats, réguliers, a-t-il ajouté. Normalement, chez un joueur de son âge, on voit des hauts et des bas. Une bonne semaine suivie d’une mauvaise. Lui, il est déjà très régulier. Son état d’esprit est différent. Il semble plus mature que les joueurs de son âge, on le voit dans sa façon de jouer et s’entraîner. Évidemment, il a encore des choses à améliorer, mais il est entre de bonnes mains. Je connais très bien Riccardo Piatti (le coach de Sinner), il a été mon coach quand j’avais l’âge de Jannik. Je lui souhaite vraiment le meilleur. Il a un grand avenir devant lui.”
Sinner doit encore apprendre à mieux comprendre le jeu
D’un tempérament calme sur le court, Jannik Sinner aime réfléchir sur ses matchs en dehors. A chaud, avant de passer à une analyse plus poussée avec Riccardo Piatti, il a livré une analyse similaire à celle de son bourreau du jour. “Je pense que j’ai bien commencé, et, à 2-1 sur mon service (après le premier break du match), j’ai un peu flanché, a-t-il détaillé. Puis il a commencé a me faire davantage bouger. (…) Mais je pense que je n’ai pas si mal joué. A certains moments, notamment dans le deuxième set, le niveau était très élevé.“
Au fil de la joute, le natif de San Candido a été particulièrement épastrouillé par certaines qualités du Belgradois. “Il bouge tellement bien, toutes les balles reviennent. Encore plus sur les points importants. Il sert aussi très bien. Sur chaque point important, il sait prendre la bonne décision. C’est ce qui le rend particulièrement difficile à affronter, je pense.“Après s’être mesuré à Rafael Nadal en quarts de finale de Roland-Garros l’an passé, Jannik Sinner a pu se frotter à une nouvelle tête de l’hydre “Big 3”. De quoi apprendre. Encore. Toujours.
“L’objectif, c’est toujours de progresser, a-t-il confié. C’est ce que j’essaie de faire. Il va falloir tirer les enseignements de ce match, en espérant pouvoir rejouer à nouveau contre Novak dans le futur. Je ne sais pas tout par moi-même, je dois analyser avec mon équipe (sourire). Mais ce que je peux déjà dire après cette rencontre, c’est qu’on voit que Novak (Djokovic) défend bien mieux que moi. Je dois essayer d’apprendre de ses courses.“
“Je dois aussi m’améliorer au service. Dans tout, en fait. Mais la chose la plus importante à apprivoiser, c’est de bien comprendre le jeu à chaque match, les situations. Savoir quand il faut ralentir un peu, quand accélérer, etc. Aujourd’hui (mercredi), je suis tombé face à un adversaire meilleur que moi, et qui comprend le jeu plus vite. Je dois encore beaucoup apprendre dans ce domaine.” Si Jannik Sinner parvient à comprendre le jeu aussi vite que son bras concasse les balles, les prochains matchs face au Serbe pourraient, cette fois, donner lieu au choc attendu.