Mahut “vidé”, Simon remonté : De la frustration chez les Bleus, mais aussi du positif
Meilleure chance de médaille olympique pour le tennis français sur le papier, Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert ont vécu une énorme désillusion en étant éliminés d’entrée en double. Gilles Simon a, lui, pesté contre les organisateurs dans des conditions climatiques extrêmes, alors que les Bleus ont tout de même bouclé la première journée de compétition avec un bilan positif.
Les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 à peine commencés que la meilleure chance pour le tennis français d’en ramener une médaille s’était envolée. La paire Nicolas Mahut / Pierre-Hugues Herbert, tête de série numéro 2 dans le tableau de double masculin après avoir notamment remporté Roland-Garros le mois dernier, a quitté le tournoi d’entrée. Les Français ont été balayés par les Britanniques Andy Murray et Joe Salisbury (6-3, 6-2).
Si ce premier tour était piégeux sur le papier, les Bleus “ne s’attendait pas à ne pas être au rendez-vous”, comme l’a admis Herbert en conférence de presse, dans la foulée de la défaite. Même la blessure de l’Alsacien, touché à la cuisse droite, ce qui avait contraint le duo à abandonner au deuxième tour de Wimbledon et le principal concerné à mener une course contre la montre faite de soins pour être prêt à temps, ne laissait pas envisager un retour sur terre si brutal.
Pour sa probable dernière participation aux Jeux, à 39 ans, Mahut est apparu marqué. “Je me sens vidé, je me sens vide. Pour moi c’est très dur d’être là. On le fait parce que ça fait partie du job, mais c’est peut-être la conférence de presse la plus dure de ma carrière parce qu’il faut essayer de dire des choses alors que je n’ai pas d’analyse. Je ressens une grande tristesse, un grand vide. On a préparé le plus minutieusement possible les Jeux et ne pas faire le match qu’on voulait faire…”
C’est d’autant plus difficile à digérer pour la paire française, victorieuse de cinq titres du Grand Chelem, qu’elle avait déjà vécu pareille mésaventure au premier tour à Rio en 2016, quand elle était tête de série numéro 1 avant de se faire éliminer d’entrée par les Colombiens Juan Sebastian Cabal et Robert Farah (7-6, 6-3). “C’est triste, ça fait cinq ans qu’on attendait ce moment”, a enfoncé Herbert.
Simon : “Le temps de récupération aux changements de côté est inacceptable”
Comme Mahut, Gilles Simon (36 ans) participait probablement à son dernier tournoi olympique. Le Niçois en gardera une certaine amertume, au-delà de sa défaite frustrante contre Egor Gerasimov, après un combat de 2h34′ au cours duquel il a remporté la première manche et mené 3-0 dans la troisième (4-6, 6-3, 6-4).
Simon en veut surtout à l’organisation, tant les conditions de chaleur et d’humidité extrêmes sur Tokyo pèsent sur les organismes. “C’est brutal, toujours dans ce contexte où il faut tout faire tout seul et où on nous enlève de plus en plus de temps, estime-t-il dans des propos rapportés par L’Equipe. Qu’on ait seulement une minute au changement de côté quand il fait 40 degrés… Je ne sais pas qui est à l’origine de cette règle, mais j’aimerais bien l’amener sur le terrain. (…) On nous demande de jouer en mode robot alors qu’on est seul et qu’on n’a pas d’aide. Quand les ramasseurs amènent la serviette, on gagne trente secondes. Tout ça mis bout à bout fait que le rythme du match s’accélère. Le temps de récupération aux changements de côté est inacceptable.”
Chardy est passé en simple et en double
Tout n’est toutefois pas à jeter au sein de la délégation tricolore à l’issue de cette première journée de compétition olympique. Si Krisitina Mladenovic n’a pas tenu la distance contre Paula Badosa (6-7, 6-3, 6-0), le bilan français reste positif, avec quatre victoires pour trois défaites. Ugo Humbert (N°14) et Jérémy Chardy sont passés dans le tableau de simple masculin. Le premier a sorti Pablo Andujar (7-6, 6-1) et affrontera Miomir Kecmanovic au deuxième tour. Le second s’est offert Tomas Barrios (6-1, 7-6) et défiera Aslan Karatsev (N°11) pour une place en huitième de finale.
Derrière, le Palois a enchaîné en double, avec Gaël Monfils. Le duo a réussi un joli coup, en éliminant les Kazakhs Alexander Bublik et Andrey Golubev, finalistes malheureux du dernier Roland-Garros… contre Mahut/Herbert. Monfils et Chardy ont décroché leur billet au super tie-break, après avoir tenu bon dans la deuxième manche (6-7, 7-6, 10-8). Ils seront opposés aux Allemands Jan-Lennard Struff et Alexander Zverev au prochain tour. Alizé Cornet et Fiona Ferro n’ont pas eu à s’employer autant pour leur entrée en lice dans le tableau de double féminin. Les Françaises ont croqué la paire ukrainienne composée d’Elina Svitolina et Dayana Yastremska (6-2, 6-4).