Monfils a fait le show, mais ça n’a pas suffi pour faire tomber Isner
Gaël Monfils, malgré des coups de génie, s’est incliné contre John Isner en quart de finale du Masters 1000 de Toronto vendredi (7-6, 6-4). L’Américain affrontera samedi en demi-finale Daniil Medvedev, difficile vainqueur d’Hubert Hurkacz (2-6, 7-6, 7-6).
C’est la fin d’une semaine qui comptera dans la saison de Gaël Monfils. Incapable de dérégler la machine John Isner, même s’il a tout tenté pour le faire, et de breaker l’Américain, le Français (N°11) s’est incliné ce vendredi en quart de finale du Masters 1000 de Toronto (7-6, 6-4) et concédé sa sixième défaite en treize confrontations contre le géant de Greensboro. Il a laissé passer l’opportunité de disputer sa première demie dans un tournoi de cette importance depuis… l’Open du Canada, il y a deux ans. Isner sera opposé à Daniil Medvedev (N°1), vainqueur d’un match ultra-serré contre Hubert Hurkacz (2-6, 7-6, 7-6), pour une place en finale.
Il n’en reste pas moins que Monfils quitte l’Ontario avec le sourire aux lèvres et une confiance retrouvée. Ostensiblement galvanisé par le public, il a retrouvé le bonheur d’être sur le court et ça s’est vu. Un Monfils heureux est un Monfils dangereux pour tous ses adversaires. Joueur, inspiré, parfois inconstant, le 22e joueur mondial a rendu chèvre Isner par moments. Comme sur ce point incroyable en début de match, où il a feinté un coup droit pour relancer un lob d’Isner avant de placer un tweener imparable pour l’Américain, battu au filet.
Monfils encore trop inconstant au service
Mais sur la durée du match, ces coups de génie n’ont pas suffi à réellement bousculer Isner, très appliqué sur sa mise en jeu, comme à son habitude. 13 aces, 69% de première balle, 78% de points gagnés derrière sa première et même 67% derrière sa seconde : le 30e mondial était dans sa zone de confort, et Monfils n’a jamais réussi à l’en sortir. Même quand il s’est mis à bouger en retour pour perturber son adversaire, ce qui lui a valu une remontrance de Mohamed Lahyani, l’arbitre de chaise de la rencontre.
Monfils a aussi payé ses propres inconstances au service. Solide derrière sa première balle (28/35), il n’en a passé que 48% et a commis 11 doubles-fautes, dont une pour offrir à Isner le break décisif, à 4-4 dans la deuxième manche. Gêné par une douleur au pied dans la deuxième partie du match, le Français avait jusqu’alors sauvé les six balles de break concédées, toutes dans le premier set, pour réussir à emmener Isner au tie-break. Sans parvenir à réussir le hold-up dans ce jeu décisif, conclu par l’Américain sur un ace. Et c’est sur un service gagnant qu’Isner a terminé le match.
Medvedev s’est accroché pour renverser Hurkacz
Le duel de serveurs avec Medvedev s’annonce tendu, même s’il l’aurait été tout autant, si ce n’est plus, avec Hurkacz. Le Polonais (N°7) s’est incliné vendredi sans avoir son engagement une seule fois de toute la rencontre, ne concédant que deux balles de break et remportant 86% de points disputés derrière sa première. Après la perte de la première manche, en partie à cause de ses difficultés derrière sa seconde balle (2/11), Medvedev a mieux joué les points importants. Il a écarté les cinq balles de break obtenues par Hurkacz dans les deux manches suivantes, dont une d’une volée splendide à 5-5 dans le troisième set, et s’est montré plus solide dans les tie-breaks. C’est sur son 23e ace de la partie qu’il a bouclé l’affaire.
C’est d’autant plus savoureux pour le Russe qu’il restait sur une défaite frustrante contre Hurkacz, en huitième de finale de Wimbledon, après avoir mené deux sets à un. Cette fois, c’est lui qui a fait le coup du come-back, alors que les quatre jeux de suite concédés pour conclure le premier set, avec des échanges à couper le souffle, laissaient présager du pire pour lui. Il n’est maintenant plus qu’à une victoire de se qualifier pour sa première finale en Masters 1000 depuis Paris à l’automne dernier. Mais Isner n’est jamais autant une menace que sur le continent nord-américain, où il a disputé 25 de ses 29 finales en carrière.