Briller sur terre battue oui, mais Barty a déjà Wimbledon en tête
Ashleigh Barty attaque sa saison sur terre battue ce mercredi à Charleston, quatre jours après avoir remporté le tournoi de Miami. Le coup d’envoi de trois mois importants pour l’Australienne, qui défendra son titre à Roland-Garros avant de s’attaquer au tournoi de Wimbledon, qu’il la fait rêver et où elle se sent enfin prête à briller.
Ashleigh Barty sort tout juste de l’effervescence d’avoir conservé le trophée soulevé en 2019 à Miami, son dixième titre en carrière et son deuxième de la saison, après le Yarra Valley Classic en préparation de l’Open d’Australie. Mais la N.1 mondiale se projette déjà plus loin. La saison sur terre battue, puis celle sur gazon, et l’espoir que le contexte sanitaire ne devienne pas trop dangereux : l’Australienne va de l’avant.
Pour preuve, elle prévoit de passer le reste de l’année 2021 sur la route, après avoir fait le choix de ne pas revenir sur le circuit à sa reprise post-confinement en août dernier. Après avoir débuté la saison à domicile en février, Barty s’est envolée pour les Etats-Unis pour participer au tournoi de Miami et de Charleston, et devrait rester en Europe pour l’intégralité de la saison sur terre et sur gazon. Avec le tournoi olympique à Tokyo et l’US Open au programme après Wimbledon, elle ne devrait pas rentrer en Australie avant un moment.
Barty lance sa saison sur terre battue à Charleston
Barty, qui a remporté son seul titre du Grand Chelem à Roland-Garros en 2019, fait sa rentrée sur terre battue cette semaine au Volvo Car Open, à Charleston (le tableau complet du tournoi à retrouver ici). Exempte du premier tour, elle rencontrera mercredi Misaki Doi pour son entrée dans le tournoi.
“Ensuite on ira en Europe pour aller sur de la terre battue rouge, à Stuttgart (19-25 avril), à Madrid (29 avril-8 mai), à Rome (10-16 mai)”, détaillait-elle après son titre à Miami. C’est le plan pour nous. Je suis impatiente.”
“Je n’ai jamais joué à Stuttgart. Madrid, j’adore y jouer, et évidemment, Rome est une ville magnifique avant d’aller à Paris (Roland-Garros, du 24 mai au 6 juin, sous réserve que les dates ne soient pas modifiées d’ici là, ndlr). Je touche du bois, j’espère que tout se passera bien dans ces villes et que nous pourrons jouer dans des environnement sécurisés, pour faire ce que nous aimons.”
Ayant goûté au succès sur l’ocre à Paris il y a deux ans, Ash Barty estime que les leçons tirées de sa saison sur terre battue en 2019 lui seront utiles dans les mois à venir. Elle avait atteint les quarts de finale à Madrid, et les huitièmes de finale à Rome, avant son épopée jusqu’à son sacre à Paris.
“En 2019, j’ai eu le sentiment de monter en puissance semaine après semaine sur terre battue, j’ai gagné en confiance et en expérience, a ajouté la N.1 mondiale. S’il s’avère que nous réussissons une super saison sur terre battue, ce sera fantastique. Mais si ce n’est pas le cas, ce ne sera pas la fin du monde.”
Lors du Media Day à Charleston lundi, Barty a évoqué le temps qu’il lui fallait pour s’adapter à la terre battue européenne au cours des premières années de sa carrière, en raison de son inexpérience sur la surface.
“Pendant une bonne partie de ma carrière, je n’étais tout simplement pas familière avec la terre battue. Ce n’est pas si commun en Australie de jouer sur terre battue, surtout sur de la terre battue européenne, qui est très différente de ce qu’on peut trouver en Australie. Notre climat change énormément. C’est difficile parfois d’appréhender la terre battue européenne. Je sais qu’en Australie, ils ont testé la terre battue française, la terre battue italienne, pour l’importer, mais ça reste différent. En revanche, toute ma carrière, j’ai été enthousiaste à l’idée de jouer sur gazon, pendant un mois. Mais je vous assurer que je reste motivée pour la saison sur terre battue.”
Je compte les jours avant la saison sur gazon – Ashleigh Barty
Avec son jeu varié, composé d’un gros service, de frappes lourdes, d’un revers coupé et d’une faculté à attaquer le filet, le style d’Ash Barty semble fait pour briller sur gazon. Si elle a déjà remporté deux titres sur cette surface (Nottingham en 2018 et Birmingham en 2019, ayant aussi atteint la finale du tournoi en 2017), l’Australienne n’a pas encore réussi de grande performance au All England Club.
Éliminée dès le premier tour en 2012 (invitée) et en 2017, Barty a atteint le troisième tour en 2018 et les huitièmes de finale en 2019. Etant donné son amour pour un tennis offensif et le prestige de Wimbledon auprès des Australiens, il n’est pas surprenant qu’elle ait à ce point la saison sur gazon dans le viseur.
“Je compte les jours avant la saison sur gazon”, a lancé l’Australienne à Miami.
A Charleston, Barty est entrée davantage dans les détails de ses souvenirs à Wimbledon et de la place spéciale que tient le tournoi dans l’imaginaire du tennis australien.
“Wimbledon est un lieu vraiment spécial. J’ai tant de souvenirs qui me viennent à l’esprit. Atteindre la finale du double avec Casey (Dellacqua), c’était incroyable et c’était un crève-coeur à la fois (défaite contre la paire Hsieh – Peng en 2013). Mais ça reste l’un de mes meilleurs souvenirs. J’ai aussi bien réussi chez les juniors (victoire en 2011). Il y a deux ans, j’ai eu la chance de jouer mon premier match de simple sur le Centre Court. C’était exceptionnel.”
“Il y a aussi la mythologie autour de Wimbledon, en particulier pour le tennis australien. Voir son impact sur le sport à travers le monde, c’est vraiment spécial, et savoir que nous tenons une toute petite place dans cette histoire, c’est fou.”
Wimbledon, rarement le lieu pour gagner un premier Grand Chelem
Si de nombreux tournois du Grand Chelem ont sacré des vainqueures inédites à ce niveau ces dernières années, la dernière fois qu’une femme a remporté son premier titre majeur au All-England Club remonte à 2013, quand Marion Bartoli y était parvenue. Interrogée à ce sujet, Barty a mis en avant le particularité du gazon londonien et la courte fenêtre sur laquelle se tiennent les tournois sur gazon.
“Je pense que le tennis sur gazon est unique, très différent. Beaucoup de joueuses ne jouent sur gazon qu’en préparation pour Wimbledon. Il n’y a qu’un mois où on joue vraiment sur des courts en gazon. Ça prend du temps pour s’y faire, surtout à Wimbledon, où c’est encore un peu différent.”
Le chemin vers un premier titre à Wimbledon sera tout sauf simple pour Barty. Le All-England Club reste la meilleure chance de Serena Williams d’accrocher son 24e titre en Grand Chelem en carrière. La tenante du titre Simona Halep défendra crânement son trophée et Naomi Osaka a aussi émis le souhait de franchir un cap sur gazon cette année.
Sans oublier la double vainqueure du tournoi Petra Kvitova, ou Garbiñe Muguruza (qui a gagné un titre et disputé deux finales en 2021), Angelique Kerber et Venus Williams, toutes déjà sacrées à Wimbledon.
“Wimbledon, c’est un endroit simplement incroyable, chargé d’histoire, a soufflé Barty. Je pense que l’expérience fait souvent la différence, tant c’est particulier, et il est plus compliqué de s’adapter aux conditions comparé aux autres Grands Chelems.”
Elle commence à savoir où elle mettra les pieds en juin. Et c’est le meilleur moyen d’être celle qui lèvera les bras au bout de la quinzaine londonienne.