Medvedev, un physique qui inquiète
Vainqueur en trois sets, ce mercredi, face à Andrey Rublev en quart de finale de l’US Open, Daniil Medvedev, jusque-là imperturbable dans le tournoi, n’a pas semblé au top physiquement. Le Russe a même dû appeler le kiné en fin de match pour soigner une épaule douloureuse. De là à l’handicaper en demie ?
Petite gêne anodine ou alerte médicale ? Alors que s’avance la demi-finale la plus attendue de cet US Open 2020 entre Daniil Medvedev et Dominic Thiem, une crainte pointe concernant l’état physique du Russe. Victorieux en trois sets face à son compatriote Andrey Rublev (7-6, 6-3, 7-6), ce mercredi, en quart de finale, la tête de série numéro 3 ne s’est pas laissée entraîner dans un marathon (malgré 2h27 de jeu) pour rallier le dernier carré, et a tenté de préserver au mieux son physique. Car après avoir parfaitement manœuvré durant les deux premières manches, Medvedev a dû faire appel au kiné dans le troisième acte (à 5-4) pour manipuler longuement son épaule droite, visiblement douloureuse.
Une gêne passagère pour le finaliste de l’an passé ? Pas si sûr à l’écoute de son analyse d’après-match. « Si j’ai manifesté ma joie après la balle de match, c’est parce que ça devenait dur physiquement et que je ne savais pas comment j’allais réagir si je perdais cette manche, a admis le numéro 5 mondial. Je suis heureux d’avoir gagné en trois sets. » Même si le principal intéressé se dit physiquement « prêt » pour les prochains tours.
Daniil Medvedev, who had a couple trainer visits late in his win over Rublev, insists in press he’s not concerned about how he’s holding up physically and that he’s ready for the remaining rounds.
He also expressed surprise at how well men’s field has held up physically in BO5.
— Ben Rothenberg (@BenRothenberg) September 9, 2020
Une épaule douloureuse
Malgré cette “alerte” avant de conclure face à Rublev, Medvedev a tenu à rassurer en conférence de presse, précisant que « tout [allait] très bien ». Et qu’il ne s’agissait que de « fatigue » après un match tout de même très physique entre deux gros frappeurs. Le Russe a confié avoir eu mal. Mais son appel au physiothérapeute était davantage préventif, au cas où son épaule le lâche lors de son dernier jeu de service. « J’avais aussi une petite crampe, alors il m’a massé, et ça m’a beaucoup aidé. Comme vous l’avez vu à la fin, j’étais capable d’être à 100% », a-t-il conclu.
Aucun set perdu par Medvedev
Jusqu’ici, Daniil Medvedev demeure le seul joueur à n’avoir concédé aucune manche dans le tournoi. Il a par ailleurs limité son temps de présence sur le court, en tentant notamment de réduire le nombre d’échanges à chaque point : 1h38 face à Frances Tiafoe (en huitièmes), 1h48 contre J.J. Wolf, 2h16 pour battre Christopher O’Connell et enfin 1h46 pour son entrée en lice face à Federico Delbonis. Soit une moyenne d’1 heure et 59 minutes de jeu par match. Une durée très raisonnable dans un contexte de Grand Chelem.
« Je trouve que Medvedev joue incroyablement bien, mais j’ai aussi l’impression qu’il manque peut-être d’énergie, note Patrick Mouratoglou. Je pense qu’il a eu un été difficile, avec le Covid. J’ai l’impression qu’il joue plus agressif dans ce tournoi parce qu’il sait qu’il n’a pas beaucoup d’énergie. Il a besoin de raccourcir les matchs. C’est ce que je ressens. Je pense que s’il a un ou deux matchs difficiles, il n’aura peut-être plus de carburant à la fin. Et ça peut être la chance de Dominic Thiem face à lui. »
Thiem a beaucoup plus joué depuis le déconfinement
D’autant que la reprise post-confinement, dû à la pandémie de Covid-19, a été plus précoce pour l’Autrichien. Si Medvedev n’a pas souhaité prendre part à des tournois exhibitions estivaux, Thiem a lui créé le sien, le Thiem’s 7 à Kitzbühel, et n’a perdu qu’en finale. Entre son exhibition, un tournoi national autrichien ou encore l’UTS1, le numéro 3 mondial a donc disputé 24 rencontres, contre 0 pour le Russe, avant la reprise réelle de la compétition au Masters 1000 de Cincinnati.
« Je ne me sentais pas prêt, ni mentalement, ni physiquement, avait avoué Medvedev dans une interview à L’Equipe le 21 août. Juste jouer pour faire le show, ce n’est pas moi. Je suis resté ces six mois à Monaco. On s’est d’abord entraîné dur avec mon coach (Gilles Cervara) au début, et quand on a vu que ça allait durer plus longtemps que prévu (l’arrêt des compétitions), on a évité de trop en faire pour garder de la fraîcheur. » Cette fraîcheur sera peut-être la clef de sa demi-finale, vendredi, face à un Thiem bien décidé à glaner son premier titre en Grand Chelem avant le finaliste de Flushing Meadows 2019.