Osaka revient de loin pour remonter sur le toit de New York
Naomi Osaka, menée d’un set et d’un break, a renversé Victoria Azarenka en finale de l’US Open ce samedi (1-6, 6-3, 6-3). La Japonaise, déjà victorieuse à Flushing Meadows en 2018, remporte ainsi son troisième titre du Grand Chelem en autant de finales disputées.
Naomi Osaka aura résisté à tout dans cet US Open. Malgré la perte du premier set, ce qui ne lui était encore jamais arrivé depuis le début du tournoi, la Japonaise a remporté la finale aux dépens de Victoria Azarenka samedi (1-6, 6-3, 6-3). La tête de série No 4, 9e mondiale, s’adjuge ainsi le troisième titre du Grand Chelem de sa carrière, pour autant de finale disputées. Victorieuse à Flushing Meadows en 2018, puis à l’Open d’Australie en 2019, Osaka (22 ans) boucle une tournée américaine où elle aura marqué les esprits. Sur le terrain comme en dehors. Une séquence parfaite pour celle qui réintégrera le Top 3 WTA à compter de la semaine prochaine avec ce succès new-yorkais.
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— US Open Tennis (@usopen) September 12, 2020
Le faux-départ d’Osaka, le récital d’Azarenka
Osaka a pourtant vécu durant une demi-heure un calvaire qui ne laissait en rien présager d’une telle issue. La Japonaise est d’abord passée à côté du premier jeu, offert à Azarenka avec une double-faute et un coup droit caviardé. La Biélorusse, 27e à la WTA au coup d’envoi de l’US Open, a fait alors le plein de confiance et la course en tête. Elle a capitalisé là-dessus pour développer un tennis proche de la perfection. Installée dans le court, elle a distribué le jeu à sa guise et baladé une Osaka impuissante face à une telle domination. Solide à l’échange, Azarenka était aussi capable de coups de génie quand elle était moins souveraine, comme ce coup droit long de ligne pour mener 3-1. Incapable de se rebeller, Osaka en a balancé sa raquette, à force d’enchaîner les fautes directes (13 dans la première manche), et a concédé trois fois son service.
Le jeu des vases communicants
En 26 minutes, le premier set était plié et dans la poche de la Biélorusse. Sur un nuage (94% de premier service et 75% de points gagnés derrière sa première), Azarenka y est restée en début de deuxième set. Elle a rapidement mené 2-0 et son « cosmic-tennis », autant que l’attitude défaitiste d’Osaka, laissait à penser que les jeux pourraient continuer à défiler en sa faveur. Mais comme régulièrement dans un match de tennis, il suffit d’un rien pour que le jeu des vases communicants produise son effet. Osaka a immédiatement débraké et ça a agi comme un déclic sur elle. Elle a compris qu’il lui fallait davantage de patience pour manoeuvrer au mieux Azarenka et imposer ses coups. Dès lors, c’est elle qui a dicté les échanges et fait courir son adversaire. Dès lors moins lucide, parce qu’usée par les coups d’Osaka, Azarenka a craqué sur le fameux septième jeu, complètement balancé : une double-faute et trois fautes directes.
Enfin le combat attendu
La Japonaise, impeccable dans la deuxième manche (16 coups gagnants pour 5 fautes directes), s’est même permis le luxe de l’empocher sur l’engagement de la Biélorusse. Histoire de commencer la troisième en position de force. Contrairement à Azarenka précédemment, Osaka n’a pas faibli après être revenue à hauteur. Elle a breaké pour s’envoler à 3-1 et a sauvé 3 balles de débreak dans le jeu suivant, où elle était menée 0-40. Alors que les deux joueuses avaient jusque-là rarement évolué à leur meilleur niveau au même moment, les débats ont semblé se rééquilibrer. Le match a alors ressemblé, l’espace de quelques points, au combat attendu, entre Azarenka et Osaka, qui auraient dû s’affronter en finale du Western & Southern Open sans le forfait de la Japonaise et qui étaient invaincues dans la bulle new-yorkaise. La Biélorusse est même parvenue à débreaker, dans un jeu qu’Osaka paraissait avoir en en main, pour revenir à 4-3.
Osaka, la première remontada depuis 1994
Mais la protégée de Wim Fissette n’a pas laissé le doute se réinstaller. Elle a immédiatement remis la pression sur Azarenka, contrainte à deux fautes directes pour concéder de nouveau son service. Osaka n’a alors pas tremblé pour conclure sur son engagement et a bouclé l’affaire sur sa deuxième balle de match. Elle est ainsi devenue la première joueuse à remporter l’US Open après avoir concédé la première manche depuis 1994. Pour Azarenka, qui avait sorti Serena Williams exactement sur le même score en demi-finale, c’est une troisième défaite en finale à Flushing Meadows, après les deux premières contre Serena, en 2012 puis 2013. Mais elle aura énormément de positif à tirer de sa tournée américaine. Comme Osaka, qui a pris une autre dimension dans tous les domaines durant les trois dernières semaines. Elle avait déjà montré qu’elle avait tout d’une grande. Maintenant plus de doute, elle en est une.
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