Une finale Nadal-Djokovic ? C’est encore loin d’être écrit
Ce vendredi, en demi-finales de Roland-Garros, Diego Schwartzman, opposé à Rafael Nadal, et Stefanos Tsitsipas, aux prises avec Novak Djokovic, vont tenter de déjouer les pronostics.
Diego Schwartzman et Stefanos Tsitsipas s’apprêtent à faire face à des montagnes en demi-finales de Roland-Garros. Novak Djokovic et Rafael Nadal réalisent un tournoi sans faute et font forte impression depuis le premier tour. Pourtant, l’Argentin et le Grec peuvent nourrir quelques espoirs. Et si l’un d’entre eux réalisait l’exploit ? Ou les deux ?
Diego Schwartzman, mission impossible… vraiment ?
Diego Schwartzman (n°12) – Rafael Nadal (n°2) : 14h50
Vainqueur de Dominic Thiem en cinq manches, au terme d’un combat exceptionnel de 5h08 au tour précédent, Diego Schwartzman a impressionné par sa qualité de jeu et sa condition physique. De quoi faire douter Rafael Nadal, qu’il a battu à Rome, il y a quelques semaines, en quarts de finale du tournoi italien ?
- Les armes qui peuvent gêner Rafael Nadal : Diego Schwartzman est une vraie mobylette sur le court et il l’a démontré contre l’Autrichien. Sa faculté à toujours faire jouer le coup de plus pourrait déstabiliser le Majorquin, qui n’est pas le plus à l’aise avec les conditions cette année. Contre Thiem, l’Argentin a également usé de nombreuses amorties qui pourraient aussi gêner le tenant du titre. Quoi qu’il en soit, Schwartzman est prêt physiquement.
- L’exemple à suivre : La tactique de Dominic Thiem. Depuis trois ans, ce dernier est l’un des seuls à rivaliser avec Rafael Nadal sur terre battue. Il l’a d’ailleurs battu quatre fois sur cette surface. Deux fois finaliste face à lui lors des deux dernières éditions, l’Autrichien était parvenu, par séquences, à trouver la solution contre le natif de Manacor. Le 14e joueur mondial doit s’inspirer de la tactique de son adversaire, l’une des seules qui a fait ses preuves face à l’ogre espagnol. Ça tombe bien, Diego Schwartzman vient de battre le vainqueur de l’US Open. À lui d’y croire.
- Le facteur X : La météo. De la pluie est annoncée ce vendredi au début de la rencontre entre les deux joueurs, avec une température de seulement 15 degrés. L’Espagnol, après sa victoire tardive face à Jannik Sinner ce mardi en quarts de finale, avait trouvé qu’il faisait très froid et n’avait pas forcément apprécié les conditions. L’Argentin, qui avait joué quelques heures plus tôt, ne s’en était pas plaint.
- La victoire contre Nadal sur laquelle il doit s’appuyer : La dernière (et la seule). En dix confrontations, le natif de Buenos Aires est venu à bout de l’Espagnol une seule fois. C’était à Rome, en quarts de finale, le 19 septembre dernier avec une victoire en deux sets (6-2, 7-5). Schwartzman avait largement rivalisé avec le Majorquin dans les échanges de plus de cinq coups, ce qui est rare face à Nadal. Le tombeur de Dominic Thiem au tour précédent en avait remporté 49, contre seulement 31 pour le tenant du titre à Roland-Garros.
Stefanos Tsitsipas, motivation décuplée
Novak Djokovic (No 1) – Stefanos Tsitsipas (No 5) : Pas avant 17h00
Passé proche de l’élimination au premier tour, Stefanos Tsitsipas s’est bien rattrapé depuis en remportant quinze sets d’affilée. Sa dernière victime, Andrey Rublev, contre qui il s’était incliné en finale du tournoi de Hambourg il y a deux semaines, en a fait les frais au tour précédent (7-5, 6-2, 6-3). Le Grec monte en puissance et a de quoi rêver avant d’affronter Novak Djokovic. Sa motivation est XXL.
- Les armes qui peuvent gêner Novak Djokovic : La variété de Stefanos Tsitsipas pourrait faire très mal au Serbe. Quand il s’est installé dans le court face à Rublev, le Grec a parfaitement distribué le jeu et a toujours beaucoup varié. Montées au filet, amorties, lift, slice : il en a fait voir de toutes les couleurs au joueur russe. Djokovic adore être confortablement installé dans l’échange, il aura du mal à l’être durant toute la rencontre ce vendredi.
- L’exemple à suivre : La cadence de Pablo Carreño Busta. S’il a manqué d’un peu de consistance à l’Espagnol pour inquiéter encore plus le numéro 1 mondial, certaines séquences doivent largement inspirer le natif d’Athènes. Pendant un set, et quelques séquences dans le quatrième acte, Carreño Busta a remporté de longs échanges en changeant de rythme très souvent et en tenant la cadence. Grâce à des accélérations en coup droit et revers bien senties, le 18e joueur mondial a a eu le mérite de faire douter « Nole ». La régularité de Tsitsipas pourrait lui permettre de faire encore plus.
- Le facteur X : La forme de Novak Djokovic. « Je ne savais pas si je pourrais jouer ». Ces mots sont signés du Serbe, juste après sa victoire face à Pablo Carreño Busta au tour précédent (4-6, 6-2, 6-3, 6-4). Touché aux cervicales, il s’était plaint à maintes reprises lors de la première manche qu’il avait perdue (6-4). S’il affirme qu’il aurait pu déclarer forfait avant la rencontre, le vainqueur du Masters 1000 de Rome aura besoin d’être à 100% avant d’affronter Stefanos Tsitsipas, dans une rencontre qui s’annonce comme un combat physique.
- La victoire contre Djokovic sur laquelle il doit s’appuyer : C’était en quarts de finale au Masters 1000 de Shanghai en 2019. Tsitsipas avait renversé Novak Djokovic (3-6, 7-5, 6-3). Le Grec avait largement tenu le combat en fond de court et avait très bien défendu tout au long de la rencontre. S’appuyant sur sa mise en jeu, il avait acculé le Serbe, sans solution. Le vainqueur du Masters l’an passé n’est mené que 3-2 lors de leurs confrontations. « Je n’étais pas assez tranchant », avait admis le numéro 1 mondial à la fin du match. Il devra l’être encore plus ce vendredi, à Roland-Garros, pour accéder à la finale.
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