Une bulle qui n’en est pas une, un toit imparfait, mais Djokovic s’en accomode
Malgré le toit flambant neuf du Philippe-Chatrier et les nouveaux éclairages sur les courts, le numéro un mondial reproche un certain nombre de choses à l’organisation du tournoi. Tout en continuant de gagner ses matchs.
Plus les choses changent, plus elles restent les mêmes. Dans une saison de tennis des plus inhabituelles, chaque tournoi est unique à sa manière. Mais malgré le nouveau contexte imposé par la pandémie de coronavirus, Novak Djokovic continue de gagner, gagner, et encore gagner. Le Serbe est qualifié pour les quarts de finale de Roland-Garros, dans une année 2020 à 35 victoires et une défaite (sur disqualification), après avoir éliminé successivement Mikael Ymer, Ricardas Berankis, Daniel Elahi Galan et Karen Khachanov.
La bulle n’existe pas
Bien qu’il y ait eu inévitablement des problèmes liés à la Covid-19 à l’US Open, la bulle de New York a, pour l’essentiel, fonctionné aussi bien qu’on pouvait l’espérer. À Paris, en revanche, de nombreux acteurs ont regretté le manque de cadre. Djokovic ne s’en est pas exactement plaint après sa victoire au troisième tour contre Galan, mais il a confié qu’il n’y avait pas de véritable bulle.
« Il y a beaucoup de choses qui sortent de l’ordinaire – avant tout le virus, a commenté le numéro 1 mondial. Nous sommes souvent testés et nous devons rester à l’hôtel, mais je dois dire que la bulle n’existe pas. Dans la chambre à côté de la mienne, une famille est restée quelques jours ; à l’hôtel, je rencontre sans cesse des gens qui n’ont rien à voir avec le tennis, donc on ne peut pas vraiment appeler ça une bulle. »
Un toit salvateur
Le coronavirus n’est pas le seul élément qui fait de ce Roland-Garros un événement unique. C’est la première année qu’il y a un toit sur le Court Philippe-Chatrier et des éclairages sur 12 des 14 autres courts. Ces éléments ont joué un rôle essentiel dans l’organisation du tournoi, car la pluie et l’obscurité, qui arrivent beaucoup plus tôt dans la journée en automne qu’au printemps, auraient rendu impossible la tenue de Roland-Garros. Le toit et l’éclairage ont permis de sauver les meubles, même si tout n’est pas parfait.
« Quant aux autres choses comme le toit, la qualité des courts, etc., ce sont des questions qui ne sont pas de mon ressort, a poursuivi Djokovic. En tant que joueur, je peux être consulté, mais c’est le superviseur qui prend la décision de fermer le toit ou non, de jouer dans des conditions humides ou non, et je dois l’accepter ; que puis-je faire ? Je peux dire “c’est dangereux”, ce qui a été le cas quand Galan a glissé et nous nous sommes mis d’accord. Peut-être que les gens ne peuvent pas le dire en regardant la télévision, mais cela peut être vraiment dangereux sur cette surface. C’est un peu étrange pour moi quand des gens en chaussures de tous les jours viennent vérifier l’état du court. Ils portent des baskets Lacoste décontractées lorsqu’ils décident si c’est glissant ou non. Si vous vérifiez, portez une basket de tennis sur terre battue, glissez un peu à gauche et à droite, faites quelques pas difficiles…. C’est un peu contradictoire : en tant que superviseur, vous avez le pouvoir de dire “continuez” ou “arrêtez”, mais vous ne pouvez pas vraiment ressentir ce que nous ressentons sur le court. »
« Le premier jour où je me suis entraîné sur le Chatrier, il pleuvait, le vent était fort et on pouvait aussi sentir un peu de pluie à l’intérieur. Je ne parlerai pas de l’architecture, pourquoi est-ce comme ça, je ne suis pas un expert et je ne peux pas en parler. Dans d’autres endroits (comme à l’US Open ou à l’Open d’Australie), les toits se ferment et se scellent complètement, et la circulation de l’air est contrôlée par des climatiseurs à l’intérieur. Ici, il n’y a pas de circulation artificielle à l’intérieur – s’il fait humide, vous ne pouvez pas sentir le flux d’air. C’est un peu inhabituel… mais au moins nous avons un toit. »
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Traduction : Maxime Ducher