L’après-US Open difficile, le “trou” dans lequel il est tombé, son souci récurrent aux genoux : Les 6 déclas de Thiem à retenir
Dominic Thiem s’est confié en longueur au quotidien autrichien Der Standard et ne cache pas ses difficultés à repartir de l’avant après son sacre à l’US Open. Ses pépins physiques, ses difficultés à gérer la vie sous bulle, son rêve olympique : le 4e joueur mondial n’élude aucun sujet.
Dominic Thiem vit un début de saison 2021 difficile. L’Autrichien n’a gagné que cinq des neuf matchs qu’il a disputés, n’est plus apparu sur le circuit depuis une défaite dès son entrée en lice à Dubaï contre Lloyd Harris et s’est encore retiré du tournoi de Belgrade, qui débute ce lundi, en raison de douleurs au genou gauche. 4e du classement ATP, Thiem ne figure en revanche qu’à la 47e place à la Race ATP. Dans un entretien accordé au quotidien autrichien Der Standard, le natif de Wiener Neustadt a longuement évoqué ses difficultés à repartir de l’avant dans la foulée de son titre à l’US Open en septembre dernier, ses pépins physiques récurrents et la vie dans la bulle, devenue la nouvelle norme pour les joueurs de tennis.
1- “En pré-saison, je suis tombé dans un trou, on verra si j’arrive à en sortir”
Le contrecoup de son sacre à l’US Open, le tout premier titre en Grand Chelem de sa carrière, Thiem ne l’a pas ressenti dans la foulée de sa finale remportée contre Alexander Zverev.
“Après l’US Open, j’étais dans un état d’euphorie, les résultats suivaient, j’ai atteint la finale du Masters à Londres.”
Thiem avait aussi joué les quarts de finale à Roland-Garros (défaite contre Diego Schwartzman). Mais l’intersaison l’a coupé dans son élan et il peine depuis à relancer la machine, surtout mentalement.
“Si j’avais gagné l’US Open l’année dernière dans un contexte normal, les choses auraient continué comme d’habitude et je serais probablement dans le même état qu’aujourd’hui. Quand vous passez toute votre vie à poursuivre un objectif immense, à tout faire en fonction de ça pour finir par l’atteindre, les choses ne sont plus les mêmes. C’est normal. Le problème dans le tennis, c’est que tout va très vite et s’enchaîne semaine après semaine.”
2- “Je dois éviter de me retrouver coincé dans une spirale négative”
Sa dernière défaite en date, Thiem l’a concédée contre Harris, alors 81e mondial. Visiblement gêné physiquement depuis son huitième de finale contre Grigor Dimitrov à l’Open d’Australie, l’Autrichien estime qu’il n’est plus possible de s’en sortir sur le circuit sans être en pleine possession de ses moyens. Et la défaite entraînant la défaite, il souhaite éviter de trop entamer son capital confiance pour la suite de la saison.
“Si vous n’êtes pas à 100%, c’est perdu. C’était le cas pour moi à l’Open d’Australie cette année, et encore plus à Doha puis à Dubaï. Les joueurs sont bien trop solides, le niveau est trop élevé, tu perds au premier ou deuxième tour. C’est mieux de se retirer. Vous devez revenir seulement quand ç’a du sens. Si j’étais allé à Belgrade avec des douleurs au genou, j’aurais encore perdu au premier tour.”
3- “C’est un problème congénital aux genoux, qui se réveille de temps à autre”
Si Thiem est fréquemment embêté par ses genoux dernièrement, c’est qu’il doit composer avec un problème récurrent. Seul le repos peut permettre de diminuer la douleur qu’il ressent.
“Il y a des petits soucis, maintenant c’est le genou gauche. L’année dernière, pendant le premier confinement, j’ai eu la même chose au genou droit. Ça n’avait pas d’importance, je n’ai pas eu à me retirer de tournois, parce qu’il n’y en avait pas. J’avais du temps pour guérir.
4- “Une médaille aux JO, ce serait mon rêve absolu”
Deux fois finaliste de Roland-Garros (2018, 2019), battu à chaque fois par Rafael Nadal, Thiem ne cache pas son désir de remporter le Grand Chelem parisien, en y détrônant le maître des lieux, treize fois vainqueur du tournoi. Mais il a aussi le tournoi olympique à Tokyo dans un coin de la tête. Thiem avait pourtant fait le choix de renoncer à celui de Rio en 2016, pour privilégier les tournois du circuit ATP. En attendant l’enchaînement Roland-Wimbledon-JO, il aimerait bien avoir des références contre les meilleurs.
“Bien sûr, j’ai un gros programme d’entraînement. Je n’ai pas joué de matchs contre les tous meilleurs joueurs depuis un moment, ça me manque. Je ne sais pas où j’en suis. J’espère que ça arrivera à Madrid et à Rome. Je veux être pleinement compétitif à Paris, c’est mon ambition.”
5- “Il y a des joueurs pour qui vivre dans la bulle est un avantage”
Si peu sur le circuit sont aussi cash que Benoît Paire au sujet de leur lassitude de la vie sous bulle, des voix commencent à se faire entendre, y compris parmi les meilleurs, pour déplorer les restrictions de déplacement et les tournois à huis-clos. Thiem s’inscrit dans la même veine.
“Le coronavirus a enlevé tout le positif, à commencer par les voyages, la liberté de mouvement. Les mauvais côtés restent. C’est difficile de jouer semaine après semaine dans ces circonstances. Il y a des joueurs qui arrivent à en faire fi, pour qui vivre dans la bulle est même un avantage, comme Evans ou Bublik. Ils ont plus de mal à se concentrer sur le sport en temps normal. Pour eux, c’est super, ils peuvent se focaliser exclusivement sur le tennis, il n’y a rien d’autre.”
6- “Il n’y avait que le tennis, je veux un peu changer ça”
Après avoir débuté le tennis tout jeune, Thiem y a dédié sa vie entière. Un investissement total récompensé par son titre à l’US Open l’année dernière. Il veut désormais se donner du temps pour vivre différemment.
“J’ai passé 15 ans à courir après cet objectif sans me préoccuper du reste. Je l’ai accompli dans des circonstances étranges, mais ce n’est pas si important pour moi. D’une certaine façon, j’ai laissé des choses de côté : ma vie privée, m’intéresser à d’autres choses, élargir mon horizon. Vous devez prendre soin de votre tête, de votre cerveau.”