Face à la crise, des coaches réclament un syndicat
Livrés à eux-même, sans revenus, pendant cette crise sanitaire, les coaches du circuit font face à la précarité de leur profession et certains réclament un syndicat.
Livrés à eux-même, sans revenus, pendant cette crise sanitaire, les coaches du circuit sont enfoncés dans la galère jusqu’au cou. Une situation qui achève de leur ouvrir les yeux sur la précarité de leur profession. « Ce qui se passe aujourd’hui montre que le coach est en situation de faiblesse », a déclaré Frédéric Fontang, qui travaille avec Félix Auger-Aliassime. Alors que le manque de protection saute aux yeux, certains coaches pensent que cela pourrait être le dernier signal d’alarme nécessaire à une réforme de leur statut et pourquoi pas à la création d’un syndicat.
«I l n’y a aucune sécurité pour être entraîneur de tennis », a déclaré Darren Cahill, entraîneur de Simona Halep. “99% des coaches pour le moment ne sont pas payés. Et c’est pareil les joueurs, à moins que vous ne soyez l’un des meilleurs et que vous ayez de l’argent des sponsors. Il est donc extrêmement difficile d’être entraîneur sur la WTA ou l’ATP de nos jours. Le coach n’est pas du tout protégé.»
“Il sera important pour les coaches de se réunir et de mettre en place des choses qui aideront”, Cahill
Pour Thomas Drouet, qui travaille sur la WTA avec Wang Qiang, il est grand temps pour eux de se battre ensemble et d’exiger une protection de base au travail. Comme quoi ? « Déjà, une assurance maladie internationale, mais aussi une cotisation pour notre retraite, comme ce que les joueurs ont aujourd’hui. Il faudrait aussi un cadre juridique : on pourrait créer une association de coaches, un syndicat, et en échange d’une cotisation, on aurait à disposition un avocat qui aiderait dans la création des contrats et dans les éventuels litiges qui surviendraient. »
Cahill est d’accord. Quelque chose, que ce soit appelé un syndicat ou pas, devrait être fait pour changer les entraîneurs de la zone grise qui restent. « Il sera important pour les coaches de se réunir et de mettre en place des choses qui les aideront à l’avenir. Cela pourrait être la standardisation des contrats, ou une clause de résiliation. Il doit y avoir une certaine sécurité qui donne aux entraîneurs la possibilité d’être un peu protégés. Même pourquoi pas en se joignant à l’assurance des joueurs, ce qui nous aiderait beaucoup lorsque nous voyageons. »
“Que le système change, ça aurait été une bonne chose depuis longtemps déjà”, Sumyk
Quant à Sam Sumyk, qui a du mal à croire que les entraîneurs peuvent désormais faire preuve de solidarité comme ça, il pense toujours que la création d’une plate-forme, d’un syndicat, pour que leurs droits soient reconnus, pourrait être la chose pour tous les unir. « Que le système change, ça aurait été une bonne chose depuis longtemps déjà. Il devrait y avoir une force commune dans notre métier qui pour le moment n’existe pas. On appellerait ça un syndicat peut-être, qui serait là pour défendre les intérêts des coaches et surtout pour leur apporter une certaine sécurité. Ce n’est pas dans le sens “on combat tout, on aime rien” mais dans un sens très constructif. Créer une plateforme où tout débat serait le bienvenu pour améliorer les conditions de travail des coaches, surtout quand ça se passe mal. On n’est pas dans le monde des bisounours. »
- Lire l’article en entier : “99% ne sont pas payés” : Les coaches ATP et WTA face à leur zone de non-droit