Daniel Evans : “le niveau des entraînements avec Federer était très élevé”
Ce mercredi, Roger Federer effectue son grand retour à la compétition. Après plus d’un an sans jouer, il affronte Daniel Evans. L’homme avec qui il s’est entraîné pendant deux semaines en amont de l’ATP 250 de Doha.
Charmeur, le destin aime glisser des clins d’œil. En janvier 2017, privé de compétition depuis six mois, Roger Federer retrouvait les courts en Hopman Cup. Son premier adversaire ? Daniel Evans. Cette fois encore, c’est le Britannique qui est chargé de l’accueillir. Ce mercredi, après 13 mois sans match officiel, Roger Federer est opposé au natif de Birmingham à Doha. L’homme avec qui il s’est préparé, chez lui, à Dubaï, en amont de l’ATP 250 du Qatar.
“Nous nous sommes entraînés ensemble pendant les deux dernières semaines”, a répondu Evans en conférence de presse après sa victoire face à Jérémy Chardy mardi. “J’ai trouvé qu’il jouait plutôt bien. Nous avons disputé beaucoup de sets, il était très compétitif. Même si l’entraînement est toujours très différent d’un match officiel. Et nous allons jouer de nuit, ce sera donc un peu plus lent. nous verrons comment ça se passe.”
Témoin privilégié, l’actuel 28e mondial a pu observer l’énergie dépensée par Federer à l’entraînement.
“Il travaille dur”, a-t-il relaté. “Certains jours, nous nous sommes entraînés pendant 3h. Parfois, c’était 1h30. Ce n’était pas très différent par rapport aux sessions avec d’autres joueurs, si ce n’est que le niveau était bien plus élevé qu’avec la plupart. Mon but était de ne pas faire chuter le niveau.”
De quoi être admiratif. Malgré toute la “quincaillerie” empilée dans sa salle des trophées, le Bâlois aux 20 titres du Grand Chelem s’est accroché pour parcourir le long chemin menant de sa première opération du genou droit jusqu’à ce 9 mars 2021.
“Ça montre à quel point il aime et respecte le jeu, comme Andy Murray », a ajouté Evans. “Ces gars ne font pas ça pour l’argent. Ils le font pour l’amour du jeu. Enfants, ils ont commencé à jouer parce qu’ils adoraient ça, puis ils sont devenus deux très bons joueurs. C’est génial pour le tennis que Roger soit de retour. Et Andy aussi. Ce sont des figures de notre sport. Ce sera difficile quand ils arrêteront, je pense.”
Federer, la variation comme atout maître
Au cours de sa carrière, le surnommé “Dan” s’est mesuré trois fois à Federe : il ne lui a jamais pris le moindre set. Selon lui, la variation des frappes est ce qui fait la particularité du Suisse. Et sa grande force dans le tennis actuel.
“Vous ne savez jamais quel coup il va vous sortir”, a-t-il analysé. “Il utilise différents effets, différentes vitesses… Vous êtes toujours dans le doute. On trouve beaucoup de joueurs ‘robotiques’ actuellement sur le circuit. Pour eux, c’est un enfer de devoir gérer toutes ces variations.”
Néanmoins, s’il “aime regarder Federer jouer », Evans n’a pas prévu de d’être spectateur sur le court. Face à un adversaire en phase de reprise, il n’a pas caché son désir d’accrocher, enfin, son prestigieux patronyme à son tableau de chasse.
“La dernière fois que je l’ai affronté, c’était à l’US Open (en 2019, défaite 6-2, 6-2, 6-1)”, s’est-il remémoré. “J’avais eu un match difficile contre Lucas Pouille au tour précédent. J’étais cuit. Et je pense être un bien meilleur joueur désormais. Il (Federer) n’a pas joué depuis longtemps, donc je crois que ça peut être différent demain (mercredi). C’est probablement ma meilleure chance de jouer un bon tennis et de lui causer des problèmes. (…) J’ai pu observer son jeu en m’entraînant avec lui, donc, oui, ça peut m’aider. Mais la tâche reste très difficile.”
S’il s’est incliné d’entrée à l’Open d’Australie face à Cameron Norrie, Daniel Evans, 28e mondial, est plutôt dans une période de confiance. Début février, au Great Ocean Road Open, il a remporté le premier titre de sa carrière sur le circuit principal. Sans perdre une seule manche. Roger Federer, lui, espère sans doute que le destin lui réserve une trajectoire similaire à celle de 2017. Après sa victoire face à Evans, il avait connu une période faste pour remporter la Hopman Cup – compétition toutefois non-officielle -, l’Open d’Australie, Indian Wells, Miami, Halle et Wimbledon. Si un tel parcours n’est pas réalisable en 2021, le 6e du classement ATP signerait sans doute pour ne serait-ce qu’un trophée dans les mois qui viennent. Les yeux fermés.