Corentin Moutet : “Il faut que je sois plus calme sur le court”
Corentin Moutet est revenu sur son quatrième week-end de l’UTS mouvementé, où il a cassé deux raquettes lors de sa défaite contre David Goffin (3-1), et s’est apostrophé le lendemain avec le père de Stefanos Tsitsipas. Le Grec l’a ensuite battu à la mort subite (3-2).
Corentin Moutet ne se défile jamais. Même après un week-end tendu à l’Ultimate Tennis Showdown. Après avoir cassé deux raquettes samedi lors de sa défaite contre David Goffin (3-1), le Français de 22 ans s’est embrouillé dimanche avec Apostolos Tsitsipas, le père de Stefanos. Le numéro 75 mondial s’est agacé que le père du numéro 6 mondial continue de donner des conseils à son fils, alors qu’il était en train de servir. Il a finalement cédé à la mort subite après voir mené de deux quarts-temps (3-2). Huitième au classement de l’UTS, le Français ne jouera pas le Final 4. Avant son dernier match, samedi, il avoue se laisser encore “souvent emporter sur le court”.
Vous avez affronté deux membres du Top 10 lors du quatrième week-end de l’UTS. Comment avez-vous vécu ces deux matches, où vous avez tenu tête à Tsitsipas et Goffin ?
C’était hyper intéressant. Depuis le début de l’UTS, je ne suis pas à mon meilleur niveau. Là, j’ai réussi à embêter deux gros joueurs. Ça m’a demandé beaucoup d’efforts. J’ai dû accepter des choses qui ne sont pas simples à accepter au niveau du comportement. Je me laisse encore souvent emporter sur le court. J’ai été très déçu de mon attitude contre Goffin. Le soir, j’ai beaucoup parlé avec mon entraîneur avant de me coucher, pour essayer d’apprendre de mes erreurs.
Avez-vous regretté les deux raquettes cassées contre Goffin, ou cela était-il une bonne manière de libérer vos émotions ?
En termes d’éthique, je ne suis pas fier de cela. Je le regrette. Ce n’est pas l’image que j’ai envie de renvoyer. Après, en termes d’attitude, cela va plus loin que simplement deux raquettes cassées. Cela témoigne d’un mode de pensée. Je me suis laissé vriller. C’est là-dessus que j’ai besoin de m’améliorer, aujourd’hui.
Je me dis aussi que cela arrive à tout le monde. Une progression n’est jamais linéaire ! Il y a des jours où je m’améliore, et d’autres où je remets le pied dans le piège.
Vous comprenez qu’être plus calme sur le court vous aide beaucoup.
Oui, cela m’aide à mieux réfléchir. A ne pas prendre des décisions sous le coup de l’émotion, aussi bien quand je mène que quand je suis mené. Il faut que je sois plus calme sur le court. Quand tu es calme, tu es lucide. Cela fait déjà plusieurs années que je travaille sur cela. La route est encore longue.
Vous attendiez-vous à ce que votre entraîneur, Laurent Raymond, vous force à faire une séance de “yoga” en plein match contre Tsitsipas, lors d’un temps-mort ?
Oui, c’est un travail que nous effectuons quotidiennement. Je lui avais demandé de le faire en plein match. C’était bien de pouvoir le faire sur le court grâce au temps-mort de l’UTS. Je menais contre Tsitsipas (deux quarts-temps à zéro, ndlr), et c’était important que je ne me projète pas déjà sur la victoire. Il n’y avait pas forcément de choses à corriger dans le jeu. Il fallait simplement que je continue dans la bonne direction.
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Mais vous vous êtes ensuite écharpé avec Apostolos Tsitsipas. Que s’est-il passé ?
Je ne veux pas qu’il y ait de malentendu là-dessus. Je n’ai rien à reprocher à Stefanos Tsitsipas. Il est très cordial sur le terrain, et il n’y a pas de problèmes avec lui. Par contre, il y en a avec son père, qui parlait à son fils pendant que je servais. Moi, j’essaye de respecter les autres joueurs et leur entourage. Et je n’ai pas trouvé respectueux le comportement d’Apostolos Tsitsipas. Il a cette réputation sur le tour. Ce n’est pas nouveau. Je lui ai parlé calmement, au début, et j’ai trouvé encore moins respectueux qu’il ne me regarde pas. Mais attention, ce n’est pas du tout pour cela que j’ai perdu le match.
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Que pensez-vous des émotions que le format de l’UTS délivre ? Même si ce n’est pas l’ATP Tour, les joueurs se sont pris au jeu.
Il n’y a pas de points en jeu, mais je dispute tous les matches comme des rencontres officielles. Nous jouons contre des joueurs que l’on affronte toute l’année, et je pense que tout le monde prend cela à coeur. D’autant plus que c’est un format plus intense. J’aime beaucoup ce format. Cela ramène un côté tactique au jeu.
Les tournois de l’ATP reprennent en août. Pensez-vous que l’US Open et la tournée américaine puissent avoir lieu ?
Je n’en sais rien. Je n’ai aucune information de plus que celle du grand public. Si l’US Open a lieu, il faudra voir si j’y participe. Il y aura plein de joueurs qui iront disputer le tournoi, qui vont engranger des points, et créer des distances au classement avec ceux qui ne sont pas venus. De mon point de vue, tout le monde devrait jouer l’US Open si il a lieu. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Je pense aux qualifications qui ont été annulées. On ne peut pas créer de différences entre les moins bien classés et ceux qui sont en haut du classement. Si tout le monde ne peut pas jouer, alors personne ne doit jouer.
Une chose est sûre : si la situation sanitaire est trop dangereuse, alors il ne faudra pas y aller. La santé de beaucoup de personnes est en jeu. Il y a de choses plus importantes que le tennis.
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