Medvedev : c’est parti pour durer
Une semaine après avoir chuté au premier tour à Rotterdam, Medvedev a remporté le tournoi de Marseille dimanche. Une belle réaction qui montre que le Russe a progressé mentalement par rapport à l’an passé.
S’il fallait une preuve que le Daniil Medvedev version 2021 n’est plus le même qu’en 2020, sa victoire ce dimanche à l’Open 13 en est une belle. En soulevant le dixième trophée de sa carrière quelques jours seulement après avoir perdu au premier tour du tournoi de Rotterdam en pétant quelque peu les plombs sur le court, le natif de Moscou a envoyé un message fort. Finis les passages à vide comme entre Bercy 2019 et Bercy 2020, où il n’avait atteint aucune finale après avoir pourtant éclaboussé l’été de son talent. Un zéro pointé au Masters de Londres, trois défaites dès son entrée en lice à Rotterdam, Hambourg et Roland-Garros, un revers au deuxième tour chez lui à Saint-Pétersbourg… Medvedev a traversé une mauvaise passe, même si une demi-finale à l’US Open a un peu caché la forêt.
Désormais, le futur numéro deux mondial est un prétendant à la victoire finale dans chaque tournoi qu’il dispute, comme il l’a dit lui-même à Marseille :
« Tu ne peux pas jouer à ton maximum chaque semaine, mais il faut réussir à être au top le plus de semaines possibles. Je suis content de ma progression mentale. Je suis capable de rebondir après Rotterdam et de remporter un titre la semaine suivante. C’est très positif pour la suite » a déclaré le Russe après sa victoire en finale.
Medvedev a digéré son nouveau statut
Soudain propulsé dans le top 4 mondial après sa finale de l’US Open en 2019, Daniil Medvedev a eu du mal à assumer ce nouveau statut alors qu’il n’était « que » 13e mondial au début de l’été. Cela s’est traduit par un passage à vide au niveau du jeu et au niveau des résultats.
« Oh mon Dieu, je n’ai pas le niveau, je n’ai même pas atteint une seule finale, je joue si mal…» disait-il à sa femme en 2020 comme il l’avait confié en conférence de presse lors du dernier Rolex Paris Masters.
Le Russe a mis un an à digérer toutes les attentes placées en lui et semble enfin prêt mentalement et physiquement à assumer. Assuré d’être numéro deux mondial lundi pour la première fois de sa carrière, Medvedev s’autorise même à penser plus haut…
« Maintenant que le rêve d’être numéro deux mondial est atteint, le prochain objectif est d’être numéro un. Mais pour cela, il faut gagner des Grands Chelems, il ne suffit pas seulement d’être performant en Masters 1000, surtout avec Djokovic et Nadal. Je vais retourner au travail pour essayer de maintenir ce niveau de jeu. »
Lundi, Medvedev aura 2135 points de retard sur le Serbe. Sachant qu’un Grand Chelem rapporte 2000 points, le Russe sait ce qu’il lui reste à faire s’il veut se rapprocher du numéro un…
Medvedev travaille son mental
Désormais double finaliste en Grand Chelem (US Open 2019, Open d’Australie 2021) et futur dauphin de Novak Djokovic au classement ATP, Daniil Medvedev est attendu chaque semaine. Une défaite avant les demi-finales peut même être considérée comme un échec. Le Russe le sait et il travaille mentalement depuis quelques années pour gérer la pression et éviter les passages à vides comme en 2020.
« Je ne veux pas rentrer dans les détails, le travail mental est assez privé. Mais je bosse sur ça depuis deux ans et demi environ et je suis très content de ma progression. Même si je suis capable de perdre un match en étant très énervé, ou de casser ma raquette en plein match, je prouve que je peux aussi rebondir après un mauvais tournoi. »
Daniil Medvedev a une semaine pour se reposer avant de disputer le Masters 1000 de Miami pour la troisième fois de sa carrière, son premier en temps que numéro deux mondial.
Chaque finale Djoko-Medv’ me convient. Ils sont à la bonne place.